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Résilience face au changement climatique

Les moyens de s’adapter au changement climatique étaient abordés mardi dans l’émission « Au cœur de l’info » sur Radio Plus.

Le passage du cyclone Freddy, lundi, a provoqué des inondations et des chutes d’arbres, endommagé le réseau électrique, détruit les pirogues de pêcheurs et abîmé des plantations de légumes. Dans l’émission « Au cœur de l’info », animée hier par Jean-Luc Émile, il a été question du changement climatique et de la résilience de Maurice, qui reste vulnérable. Les intervenants concèdent qu’il reste beaucoup de choses à faire pour que le pays devienne résilient.

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L’urbaniste Zaheer Allam avance que Freddy nous a donné un aperçu de ce qui nous attend dans les prochaines décennies. Face à la montée des eaux, il se demande s’il ne faut pas déplacer la « high water mark » de 30 mètres actuellement à 100 mètres. « Est-ce que le gouvernement serait d’accord de le faire ? Il faut aussi que les ‘guidelines’ par rapport à la construction évoluent en prenant en compte le changement climatique. Il faut des approches plus durables », estime-t-il. 

Zaheer Allam affirme que le changement climatique impose des évolutions. « Les impacts sont là. Nous devons nous forcer pour changer les politiques et la mentalité. Il nous faut sortir de notre zone de confort. On doit le faire de façon inclusive et équitable. C’est complexe mais on peut discuter autour d’un table. » 

Sébastien Sauvage, représentant d’Eco Sud, se dit attristé par la difficulté à empêcher les inondations et parle de « situation alarmante ». « On est en train de dépasser les limites planétaires. On ne peut pas continuer à faire l’autruche. À Maurice, des constructions se font sur des écosystèmes sensibles. Il y a des permis EIA qui sont délivrés même si cela va fragiliser les ‘wetlands’ et avoir des conséquences sur la biodiversité », déplore-t-il. 

« Pour que notre île soit résiliente, il faut que nos citoyens le soient. On doit leur donner à manger et les protéger contre les vagues. Où est la stratégie des autorités par rapport à cela », se demande Sébastien Sauvage, ajoutant qu’il faut attaquer le problème à la racine. 

Ismaël Adam Essackjee, ingénieur du Central Electricity Board (CEB), explique que le réseau a été conçu pour résister à des vents cycloniques supérieurs à 250 km/h. « Des câbles et transformateurs endommagés ont été réparés. Le réseau est opérationnel. En ce moment, il y a des interventions pour des fautes isolées. Nos équipes sont à pied d’œuvre », souligne-t-il. 

Il rappelle que le rôle du CEB est de fournir de l’électricité à la population et aux entreprises. L’organisme travaille sur un plan stratégique échelonné sur 10 ans. « En fonction de la demande, le CEB va devoir augmenter sa production. Dans un proche avenir, il y aura besoin d’une nouvelle centrale. Les énergies renouvelables entrent en jeu et vont nous aider », déclare Ismaël Adam Essackjee.

Le planteur Vikram Gaonjur affirme qu’il y a des légumes qui manquent sur le marché. Cependant, il pointe du doigt certains planteurs et intermédiaires qui pratiquent des prix abusifs. Concernant les champs qui se sont retrouvés sous les eaux, il soutient qu’ils ont leur système de canalisation. « Ce sont des constructions dans les environs qui provoquent des inondations dans les plantations », indique-t-il. 

Pour Salil Roy, président de la Planters Reform Association, on doit prendre des mesures pour mitiger les effets du changement climatique. « Ce n’est pas facile d’être résilient. C’est un fait que le changement climatique affecte le rendement de la canne à sucre. Il y a aussi la main d’œuvre qui pose problème », dit-il. 

Pour sa part, Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la chambre d’agriculture, souligne que « le bilan n’est pas si négatif » après le passage du cyclone Freddy. Elle explique que les planteurs participant au programme « smart-agri » ont subi peu de dommages parce que des mesures préventives avaient été prises. Face à la pénurie annoncée de certains légumes dans les prochaines semaines, elle soutient que « les Mauriciens peuvent de temps en temps changer leurs habitudes alimentaires, car des alternatives existent ».

 

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