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Compensation salariale: le patronat se dit «déçu» et «surpris»

Le taux de la compensation salariale décidée par le gouvernement ce mardi fait grincer des dents du patronat. Ce dernier ne s’y attendait pas avant juin 2016. Cette retouche est perçue comme « un retour en arrière ». C’est avec une certaine déception que le patronat réagit à la décision du Conseil des ministres d’accorder une compensation de Rs 250 aux salariés touchant jusqu’à Rs 10 000 par mois, et de Rs 150 à ceux gagnant plus. « Nous allons évidemment faire cet effort dans un esprit de compromis. Mais nous soulignons qu’il y a beaucoup de secteurs à risque, comme dans la construction où les sous-contracteurs font déjà face à des problèmes. Il faut trouver un équilibre entre une compensation juste, dans un contexte où l’inflation est à 1,3 %, et la création d’emplois », commente Raj Makoond, Chief Executive Officer de Business Mauritius.

Pris au dépourvu

Le patronat se dit également « surpris » par l’implémentation de la compensation salariale en début d’année alors que depuis le 1er juillet 2015, le Budget est désormais calqué sur l’année financière (du 1er juillet au 30 juin) et non plus sur l’année civile (du 1er janvier au 31 décembre). « Il était clair que suite à l’exercice de consultation pré-budgétaire en mars 2015, l’augmentation de Rs 600 décidée, en décembre 2014, pour l’année 2015 couvrait également les six premiers mois de 2016. De plus, il ne devait pas y avoir d’augmentation en juin prochain sauf si l’inflation dépasse 4,5 %. On ne peut pas faire un pas en arrière avec un retour aux négociations tripartites en décembre. Les petites et moyennes entreprises n’ont pas budgété cette compensation, elles ont été prises au dépourvu », déclare Amar Deerpalsing, président de la fédération des PME. Même son de cloche au niveau des exportateurs. L’ancien président de la défunte Mauritius Employers’ Federation, François de Grivel, rappelle que l’augmentation de Rs 600 décrétée il y a un an a déjà coûté cher aux entreprises. « Nous pensions que la prochaine compensation salariale n’interviendrait pas avant juin 2016. Nous sommes donc surpris. Le taux est un peu élevé par rapport à ce qu’on a connu par le passé. Les compagnies d’exportation avaient déjà préparé leur budget pour 2016 avant l’annonce de cette compensation salariale qui se traduira par une hausse d’environ 4 % des charges salariales », indique François de Grivel.

Révision sous pression

Concernant la révision du gouvernement du montant de la compensation salariale intervenue cette semaine, l’ancien président de la MEF estime que cela a conduit à des négociations précipitées. « On aurait dû le faire dans un climat serein. Il est difficile de revenir sur la compensation sous pression. Il est dommage d’agir par manque de sérénité alors qu’il y a eu des négociations tripartites », souligne cet interlocuteur.  
   

Réactions syndicales

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Reeaz Chuttoo (CTSP): « Symbolique »

« C’est une compensation symbolique. Le gouvernement a écouté la voix syndicale mais ces Rs 250 sont nettement insuffisantes pour combler le fossé entre les riches et les pauvres. L’écart salarial dans le secteur privé est vraiment préoccupant. Plus de 200 000 salariés du privé, soit 56,5 %, touchent moins de 10 000. Le ministre des Finances l’a reconnu et il est souhaitable qu’il prenne au plus vite des mesures pour régler ce problème ». [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]
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Ashok Subron (GWF): « Mini-victoire »

« C’est une mini-victoire pour les travailleurs. L’indignation générale exprimée par la classe laborieuse a forcé le gouvernement à revoir à la hausse la compensation salariale initiale de Rs 150 qui avait été proposée. Mais toujours est-il que ces Rs 250 ne vont pas compenser la perte de Rs 1 284 subie par les travailleurs en termes de perte de pouvoir d’achat. Il leur reste encore à recouvrer Rs 1 000. Maintenant nous devons nous battre pour l’introduction d’un salaire minimal de Rs 14 000 ». [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]
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Atma Shanto (FTU): « Pas satisfaits… »

« Nous ne sommes pas satisfaits avec cette compensation de Rs 250.Les travailleurs surtout ceux qui se trouvent au bas de l’échelle continueront à subir les effets de la hausse des prix. Tous les travailleurs doivent se mobiliser dès janvier prochain pour réclamer une amélioration de leur niveau de vie ». [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]
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Haniff Peerun (MLC): « Un geste insuffisant »

« Le gouvernement a certes fait un geste envers les plus démunis mais ce n’est pas suffisant. Je pense qu’il aurait dû faire un effort supplémentaire en se basant sur le Household Budget Survey qui dit qu’une famille doit avoir au moins Rs 14 000 pour mener une vie décente. Je souhaite aussi que les Remuneration Orders des salariés du secteur privé soient révisés après chaque trois ans ». [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]
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Lall Dewnath (AGWU): « Effort insuffisant »

« Nous apprécions que le gouvernement ait revu sa décision. Mais je pense qu’il aurait pu faire un effort pour ceux qui touchent jusqu’à Rs 21 600 par mois ». [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]
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Radhakrishna Sadien (SEF): « Gouvernement à l’écoute »

« Le gouvernement a été à l’écoute du mouvement syndical. Je pense que maintenant il nous faut avoir des rencontres régulières avec le gouvernement, notamment en ce qui concerne le salaire minimal ». [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]
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Rashid Imrith (Fssp): « Incompréhensible… »

« Le gouvernement a négligé la classe moyenne qui souffre aussi de la perte de leur pouvoir d’achat. C’est incompréhensible que les travailleurs qui touche jusqu’à Rs 10 000 auront une compensation de Rs 250, ceux touchant entre Rs 10 000 et Rs 21 000 auront Rs 150 alors que les salariés touchant Rs 21 000 auront une compensation de Rs 150 moins 15% d’impôt. Ce qui fait Rs 127, 50 par mois ».   [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

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Narendranath Gopee (FCSOU): « Pourquoi pas jusqu’à Rs 20 000 ? »

« Je pense que le gouvernement aurait pu accorder une compensation uniforme de Rs 250 aux salariés touchant jusqu’à Rs 20 000 par mois ».
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