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World Art Day: l’ultime combat pour vivre de son art

Exposition des œuvres de Krishna Luchoomun.
Vivre de son art : une utopie ? Non, selon les artistes. Krishna Luchoomun, chargé de cours aux Beaux-arts, et Dev Chooramun, président de l’Action pour la créativité artistique, sont d’avis qu’il faut restructurer le secteur et, surtout, redynamiser les galeries. Ils s’expliquent à l’occasion de la Journée mondiale de l’art, célébrée le 15 avril. L’art reste abstrait pour de nombreux Mauriciens. « Il y a plusieurs problèmes qui découragent les artistes. D’abord, il n’y a pas vraiment un réel soutien de la part de l’état », souligne Krishna Luchoomun. Il relève qu’il n’existe pas de musée national sur l’histoire de l’art à Maurice, qui en même temps achèterait des œuvres locales pour coter les artistes. D’ailleurs, un comité d’achat de l’art local manque cruellement, selon lui. Vient ensuite le manque d’intérêt des galeries d’art à Maurice. « Elles ne sont pas structurées professionnellement. De nos jours, les galeries ne font qu’exposer les artistes le temps d’une courte durée et ensuite, elles passent à autre chose. Elles ne gèrent pas les artistes et ne tiennent pas le rôle qu’elles auraient dû. Elles se présentent uniquement comme des boutiques de tableaux », déplore Krishna Luchoomun.

Sensibiliser le public

Le chargé de cours au Mahatma Gandhi Institute (MGI) estime qu’il faut que les artistes locaux soient plus en contact avec leurs homologues étrangers. « Les échanges sont extrêmement importants afin de savoir comment l’art est géré ailleurs, et surtout comment les artistes arrivent à vivre de leur art. » Cependant, le manque de soutien de l’État est une fois de plus mis en cause, puisque la participation des artistes à de grands événements internationaux tels que les biennales de Dubayy, d’Istanbul et de Venise dépendent souvent des relations entre les États. De plus, les artistes doivent être représentés par des galeries professionnelles, ajoute notre interlocuteur. Quant aux jeunes artistes qui sortent de l’école des Beaux-arts, ils vivent souvent dans un vacuum et sont vite découragés après leur première exposition. « Devenir artiste n’est pas une finalité en soi. Il faut connaître le marché de l’art et évoluer avec », souligne pour sa part Dev Chooramun, le président de l’Action pour la créativité artistique (ACA), qui milite surtout pour faire connaître les artistes et leurs œuvres aux quatre coins du pays. En allant vers le public, ce dernier compte sensibiliser les Mauriciens à l’art et ainsi leur montrer son importance dans la société.  
 

Flacq accueille peintres et sculpteurs ce lundi 11 avril

Cette année, l’ACA célébrera le World Art Day à Flacq Cœur de Ville–Super U, le lundi 11 avril à partir de 17 heures. Une trentaine d’artistes peintres et de sculpteurs seront sur place pour exposer leurs œuvres. Et le samedi 16 avril, de 10 heures à 15 heures, vingt artistes et quinze élèves de Higher School Certificate participeront à un atelier pour faire montre de leurs talents. L’exposition prendra fin le 19 avril.
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