Economie

Use of Pesticides Act : mise en œuvre dans la controverse

Pesticides

La mise en application immédiate de la Use of Pesticides Act suscite encore la polémique malgré le soutien unanime des parlementaires de tout bord lors de son adoption. Les grandes surfaces jugent discriminatoires la décision du ministère de l’Agro-industrie de leur exiger un certificat d’analyses des produits agricoles, légumes et fruits, avant de pouvoir mettre ces produits en vente.

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Il semble qu’alors que le Pesticides Regulatory Office prévu par la loi n’ait pas encore été mis en place, le ministère semble pressé de réguler le marché des produits agricoles vendus en supermarchés. Cette initiative ne serait pas au goût des gérants des grandes surfaces qui la trouve discriminatoire, d’autant que les produits agricoles qu’elles mettent en vente représentent une infime partie de la masse de produits agricoles vendus dans les foires maraîchères. Ils affirment que l’exigence d’un tel certificat entraînera un surcoût qu’ils n’auront d’autre choix que de passer aux consommateurs.

Pour d’autres observateurs, il s’agirait ni plus ni moins d’une tentative de favoriser les légumes produits localement par l’industrie sucrière et écoulés en barquettes dans les grandes surfaces, au détriment de la concurrence qu’entraînait l’offre des  légumes surgelés vendus en logements en plastique. Cet argument rejoint la position des planteurs qui avaient trouvé l’adoption de la Use of  Pesticides Act une manière de faire « le jeu des barons sucriers devenus gros planteurs de légumes », pour citer Amarjeet Beegoo, un agriculteur de Côte-d’Or, dans une déclaration au Défi Quotidien. Celui-ci soutient que les légumes des champs sont meilleurs que ceux en provenance des usines et joliment empaquetés et vendus dans les grandes surfaces.

Bien que se disant favorables à la loi, d’autres planteurs affirment depuis que les compagnies sucrières se sont lancées dans la production vivrière, tout est faussé. Ils affirment que ce ne sont pas tous les produits agricoles qui sont concernés par les pesticides, comme les carottes, les betteraves et même les concombres qui sont lavables.

Pour sa part, s’exprimant dans les colonnes d’un quotidien en ligne, Rattan Gujadhur, scientifique mauricien basé en Californie, s’interroge sur les motivations du gouvernement à limiter le contrôle de pesticides à 60 alors que selon les directives de l’UE, plus de 12 000 pourraient se retrouver dans nos assiettes. Pire, il se demande pourquoi la nouvelle loi est silencieuse au sujet des produits alimentaires importés ou surgelés. Y a-t-il réellement des vérifications de la présence de pesticides  à l’importation des produits tels que le riz, les lentilles et autres grains secs. Pourquoi le gouvernement accepterait-il les certificats d’analyses pour ces produits, faisant une confiance aveugle aux systèmes des pays exportateurs dont l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh ?

Il semble que la polémique autour de la Use of Pesticides Act n’est pas prête de terminer. À suivre…

 

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