Unification de l'opposition : il n'y a plus d'urgence pour le Parti travailliste

Le renvoi des élections municipales a modifié les priorités.Pour le Parti travailliste, intégrer une grande alliance de l’opposition n’est plus un projet urgent, même si l’idée n’est pas abandonnée.

«Ce n’est plus une nécessité. » Propos du président du Parti travailliste (PTr), Patrick Assirvaden, concernant l’intention annoncée par le leader des rouges, Navin Ramgoolam, de créer un comité sur le projet d’unification de l’opposition avec les membres de l’Entente de l’Espoir. Il faut dire que la décision du gouvernement de repousser la date-butoir pour la tenue des élections municipales à juin 2023 a refroidi les ardeurs du PTr, mais aussi du Mouvement militant mauricien (MMM), du Parti mauricien social-démocrate, du Reform Party et du Rassemblement mauricien.

Du côté des rouges, après plusieurs échecs pour intégrer l’Entente de l’Espoir dans le cadre de la dernière rentrée parlementaire, Navin Ramgoolam était, semble-t-il, revenu à de meilleurs sentiments après la réunion du bureau politique du PTr le 8 avril dernier. Il avait en effet été approuvé à l’unanimité que les les juges scelleraient un accord avec les membres de l’Entente de l’Espoir en vue des prochaines élections municipales. Raison pour laquelle Navin Ramgoolam avait annoncé la création d’un comité afin de décider des modalités d’un éventuel arrangement.

Actuellement, le sentiment, au sein des rouges, est que ce projet d’unification n’est plus une priorité car il n’y a pas d’échéance électorale immédiate. On tient cependant à faire ressortir que la priorité du PTr reste d’évincer le Mouvement socialiste militant du pouvoir mais que cela doit être fait à travers des élections. « Nous continuons aussi de penser que c’est avec une opposition unie que nous conservons les meilleures chances de faire partir le MSM et son leader, Pravind Jugnauth », précise-t-on.

Du côté de l’Entente de l’Espoir, le report des élections municipales est venu casser la dynamique. Le samedi 9 avril, les quatre partis membres avaient annoncé le début de la campagne pour prendre les villes. Le leader du MMM, Paul Bérenger, avait même programmé plusieurs réunions dans diverses régions urbaines. Toute la stratégie est amenée à être revue.