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Rapport de la Banque mondiale: distribution inégale des fruits de la croissance

Selon la Banque mondiale, les problèmes sociaux accentuent le niveau de pauvreté à Maurice.
La richesse générée par la croissance n’a pas été partagée de façon équitable. C’est ainsi qu’en termes de revenus par tête habitant, Maurice est 63e parmi les 84 pays en développement. Le rapport de la Banque mondiale (BM) sur la Croissance intégratrice et prospérité partagée, a été rendu public, ce jeudi 18 février, par ses principaux auteurs, à l’hôtel Labourdonnais. Il ressort que bien que la pauvreté absolue ait reculé, pour passer de 8,5 % en 2007 à 6,9 % en 2012, la pauvreté relative a, elle, augmenté, passant de 8,5 % à 9,8 %. L’inégalité des revenus, mesurée par le coefficient Gini (NdlR : un coefficient où zéro signifie l’égalité parfaite et 1 signifie l’inégalité totale), est passée de 0,36 à 0,39. Le recul de la pauvreté absolue à Maurice aurait été deux fois plus prononcé, si la richesse était équitablement distribuée et si l’inégalité ne s’était pas accentuée, selon les observations de la BM. « La croissance économique et la réduction de l’inégalité sont tout aussi importantes pour le recul et l’éradication de la pauvreté à Maurice », confie Victor Sulla, ‘Task Team Leader’ de la BM. Les pauvres sont généralement piégés en raison de faibles débouchés sur le marché de l’emploi, des facteurs démographiques, d’un faible niveau d’études et de problèmes de santé. Les pauvres ont tendance à vivre dans des ménages nombreux et monoparentaux. Globalement, poursuit Victor Sulla, ce sont les Mauriciens d’origine chinoise qui sont les moins pauvres en termes de groupe ethnique et ils ont connu un grand recul de l’incidence de la pauvreté. « Ceux qui vivent au sein de foyers dirigés par des personnes pourvues d’une instruction supérieure gagnent généralement davantage de revenus que ceux vivant dans des foyers moins exposés à l’instruction. » La part de la population considérée comme vulnérable a augmenté, passant de 10,2 % en 2007 à 12,7 % en 2012. La part de la classe moyenne a aussi reculé, bien que la majorité de la population soit considérée comme appartenant à la classe moyenne. L’analyse de la BM indique que ceux issus de la classe moyenne supérieure ont un emploi qualifié et un niveau d’éducation supérieur. En outre, les fonctionnaires et ceux travaillant pour le compte d’entreprises publiques font partie de cette classe supérieure, à hauteur de 75 %. Ils sont 53 % dans les firmes privées, 43 % dans des établissements axés sur l’exportation et 32 % dans des services domestiques à faire partie de cette classe supérieure. Ceux travaillant dans le secteur agricole et le manufacturier sont de plus en plus vulnérables. Malgré quelques améliorations dans les lois du travail, la fixation des salaires repose surtout sur des réglementations hors du marché et les négociations collectives. Un aspect « déroutant » de l’économie mauricienne est la hausse « disproportionnée » des salaires réels dans le secteur public. Une hausse de 23,5 % a été notée dans la fonction publique, alors qu’elle n’a été que 7 % dans le secteur privé.

Les PME largement endettées

Les réformes entreprises au milieu des années 2000 ont certes aidé à la création de nouvelles entreprises. Les Petites et moyennes entreprises (PME) ont éprouvé des difficultés à réaliser des profits, augmenter les parts de marché et trouver du personnel qualifié. Les entreprises mauriciennes sont relativement de petite taille, ne sont pas très profitables et n’ont pas de potentiel de croissance. Beaucoup ont davantage tendance à opérer dans le secteur de la construction et les industries de service. Environ 70 % de petites et 55 % de moyennes entreprises sont fortement endettées. Les petites ont la propension d’être moins rentables que les autres, dont celles opérant dans le secteur agricole et le textile. Les autres points relevés dans le rapport ont trait à la faible productivité dans le secteur privé, la responsabilité, le planning et l’approvisionnement dans la fonction publique, la modernisation des services publics, la réglementation du travail, le décalage entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi, la mobilité intergénérationnelle, les disparités de genre et le ciblage de la protection sociale, entre autres.
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