Economie

Projections: La croissance ramenée à 3,6 %

Statistics Mauritius révise la croissance à la baisse pour la deuxième fois d’affilée. L’expansion économique en 2015 sera donc de 3,6 %. Avec une telle croissance, le pays demeure dans la moyenne, qui a été la siennne sur les quatre années précédentes. L’embellie, avec la concrétisation de grands chantiers, ne devrait intervenir qu’à partir de 2016.
La croissance est à la merci de la construction. Ce secteur peine à se relancer. En début d’année, l’agence des statistiques a misé sur le rebond de cette industrie. Dans la réalité, les grands chantiers ne sont guère visibles. Du coup, les prévisions pour ce secteur penchent vers une contraction pour la cinquième année consécutive, soit de 2,6 % en 2015, entraînant dans son sillage une baisse du taux de croissance. « C’est inquiétant ! L’économie stagne. Après neuf mois d’activités, la croissance est quasi similaire à celle de l’année précédente.
[panel contents="Les dépenses des foyers et du gouvernement seront en hausse de 5,2 % pour atteindre Rs 359,6 milliards cette année, selon les estimations de Statistics Mauritius. En 2014, ces dépenses ont été de Rs 341,8 milliards. Ainsi le ratio de l’épargne nationale brute par rapport au produit national brut disponible serait en progression, passant à 11 % contre 10,2 % en 2014." label="La consommation en hausse" style="info" custom_class=""]
[row custom_class=""][/row] Sans une relance réelle et visible, il  ne serait guère surprenant d’assister à une nouvelle baisse des estimations de croissance fin décembre », affirme l’économiste Éric Ng. « L’économie mauricienne ne se résume pas qu’aux grands projets de villes intelligentes. Dans l’ensemble, les clignotants sont au rouge. Par exemple, les données au 30 septembre démontrent un ralentissement des activités de l’industrie manufacturière, tant pour l’exportation que la consommation locale. » L’économie n’a pas atteint un taux de croissance supérieur à 4 % depuis 2010 (voir graphique). Or, les économistes et analystes s’accordent à dire que le pays ne peut s’attendre à un deuxième miracle économique, avec  une telle expansion économique, un investissement du secteur privé au ralenti et, par ricochet, un taux de chômage élevé. Lors du discours budgétaire du 23 mars, le ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo levait le voile sur un nouveau modèle économique, avec de grands projets de villes intelligentes à travers le pays, dans un environnement favorable au monde des affaires. Cinq mois après la présentation du budget, le Premier ministre sir Anerood Jugnauth vient présenter sa Economic Mission Statement, prône un partenariat solide entre les secteurs public et privé. La concrétisation de quarante projets, au coût de Rs 185 milliards, devrait créer 100 000 emplois directs et indirects. Et la croissance, en 2017, atteindrait 5,5 % contre une moyenne de 3 % sur les neuf dernières années. Les revenus par tête d’habitant seraient de 13 500 dollars en 2018.
« L’investissement venant du secteur privé se contracte pour la quatrième année consécutive. C’est unsigne que le Chief Executive Officer d’une société attend toujours des signaux forts, mis à part le comité public-privé », fait ressortir Éric Ng. « Il attend à ce que les projets démarrent dans tous les secteurs de l’économie. » Au vu des analyses de Statistics Mauritius, la progression dans des secteurs-clés sera moindre que l’année précédente. À commencer par les services financiers, un des piliers de l’économie mauricienne. Ce secteur enregistrait en 2015 une expansion de 5,2 % contre 5,4 % en 2014. Les activités agricoles non-sucre devraientconnaître une croissance de 2,7 % alors qu’en 2014  il était de l’ordre de 3,9 %. L’industrie manufacturière progresserait de 1,9 %. Certes, la construction est en berne. Les exportations restent tributaires d’une conjoncture économique difficile et inégale.
[panel contents="Même si l’État déboursera davantage pour financer des projets, le montant de l’investissement total reculerait de 0,5 % en termes réels, par rapport à l’année précédente. Car la part du secteur privé diminuera encore cette année. Selon les projections de Statistics Mauritius, l’investissement sera de Rs 75,4 milliards, représentant 18,5 % du produit intérieur brut. Ce montant se répartit comme suit : Rs 51,1 milliards venant du secteur privé et la différence de l’État. Le gouvernement hausse le ton dans ce segment avec des investissements passant à Rs 21,2 milliards contre Rs 18,9 milliards. Même si le secteur privé local est en mode attente, le pays est appelé à bénéficier de financement externe pour des projets ayant trait au port, par exemple." label="Le secteur privé débourse de moins en moins" style="info" custom_class=""]
[row custom_class=""][/row] La Chine, deuxième puissance économique du monde et l’un des moteurs de croissance globale, se refroidit. N’empêche que l’industrie du tourisme affiche une belle mine. En 2015, le pays devrait accueillir pas moins de 1,1 million de touristes, un nouveau palier record, représentant une progression de 6,5 %. La basse saison, ces six mois au cours desquels les hôtels ont jadis essuyé des pertes, serait du passé. La destination mauricienne a diminué sa dépendance de l’Europe, son principal marché et attire un nombre croissant de visiteurs de l’Asie, dont la Chine et l’Inde. À cela se greffe une ouverture progressive de l’espace aérien. « Espérons que les grands chantiers s’ouvrent en 2016. À partir de là, on pourrait s’attendre à une amélioration de la croissance », souligne l’économiste Éric Ng.

« De meilleures perspectives dans les prochains mois »

Du côté du ministère des Finances, la confiance est de mise. L’année 2015 est celle de la transition vers un nouveau modèle économique. Les pièces du moteur économique se mettent en place. « L’activité économique devrait présenter de meilleures perspectives dans les prochains mois et pendant la seconde partie de l’année fiscale 2015-2016. Le démarrage de gros chantiers de développement devrait générer de nouvelles sources de croissance qui animeront davantage l’économie », commente le ministère des Finances à l’issue de la publication des prévisions de Statistics Mauritius. Et d’ajouter : « Le Fast-Track Committee a récemment approuvé dix gros projets, avec des investissements totalisant Rs 50 milliards dans plusieurs secteurs d’activités : villes intelligentes, l’hôtellerie, port de pêche, agro-industrie, l’énergie photovoltaïque, pêche industrielle, logistique et distribution, et la manufacture. Ces initiatives sont en ligne avec la vision High Investment-High Employment énoncée dans le budget 2015-2016 par le ministre des Finances et du Développement économique. » La mise en chantier des projets devrait entraîner une baisse accrue du chômage, fait ressortir le ministère des Finances. Au cours du deuxième trimestre de cette année, 13 500 nouveaux emplois ont été créés et le nombre de chômeurs a baissé de 4 300.

<
Publicité
/div>
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !