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Menace de grève des pharmaciens : les hôpitaux appelés à la rescousse

Les associations de consommateurs plaident pour le dialogue afin de ne pas pénaliser le public.
  • Un appel lancé pour que le ministère assure la disponibilité des médicaments

À la suite de l’entrée en vigueur du « regressive mark-up », les associations de consommateurs appellent au dialogue et à une solution équitable pour tous, tandis que les associations de pharmaciens envisagent de contester cette mesure en cour.

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Le ministère de la Santé doit prendre des dispositions dans les hôpitaux et les dispensaires pour permettre au public d’obtenir des médicaments si les pharmacies décident de faire grève ou de vendre leurs médicaments en boîte. Tel est l’appel lancé par Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec). Il estime que le public ne devrait pas subir le dictat des pharmaciens à la suite de l’entrée en vigueur du regressive mark-up, le vendredi 12 mai.

Le président de l’Apec souligne également que les Consumer Protection (Pharmaceutical Products) (Maximum Mark-Up) Regulations 2023 ne concerne qu’environ 500 produits pharmaceutiques, alors qu’une officine en propose trois fois plus. « Comment le regressive mark-up va-t-il impacter leur chiffre d’affaires ? » se demande-t-il. Selon lui, les pharmaciens sont à court d’arguments et exercent un « chantage » en révisant leurs heures d’ouverture et en arrêtant la vente de certains médicaments au détail. 

Réagissant à une éventuelle grève des pharmaciens du privé, il est d’avis que cela ne va pas marcher. Les petites officines ne voudront pas laisser le champ libre aux grandes entreprises, tant la concurrence est féroce dans ce milieu, ajoute-t-il.

De son côté, Jayen Chellum, de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim), fait ressortir que le dialogue aurait dû primer au lieu de « ce mano a mano entre le gouvernement et les associations des pharmaciens du privé ». « Le dialogue ne doit pas être rompu là où il y a des aspects sociaux qui entrent en jeu, surtout quand il s’agit de la vente de médicaments », dit-il. Les autorités auraient dû proposer une table ronde entre les associations de pharmaciens et les associations de consommateurs, afin de trouver une solution équitable quant au prix de la vente des médicaments, avance Jayen Chellum.

Il lance également un appel pour que les médicaments soient toujours accessibles au détail, notamment dans les régions où la population a un faible revenu. Jayen Chellum considère que les pharmacies figurent parmi les services essentiels et devraient être accessibles au grand public, et que nul ne devrait être pénalisé à la suite de la décision du gouvernement d’imposer le regressive mark-up.

Dans une récente déclaration, la Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM) a annoncé qu’elle envisageait de contester l’introduction de cette mesure en cour. C’était lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le jeudi 11 mai. La PAM a également demandé au Pharmacy Board de revoir les heures d’ouverture de certaines officines opérant jusqu’à tard et de s’assurer qu’il y a bien la présence d’un pharmacien de l’ouverture à la fermeture.

Les Consumer Protection (Pharmaceutical Products) (Maximum Mark-Up) Regulations 2023 ont été instaurés suivant les recommandations faites par le ministre, sous l’article 35 du Consumer Protection (Price and Supplies Control) Act. Cette mesure concerne huit des 11 types de médicaments : les antiacides, les anticancéreux, les antidiabétiques, les antihypertenseurs, les médicaments biologiques, les médicaments cardiovasculaires, les inhalateurs et les vaccins. Le quantum accordé varie de 26 % à 35 %.

 

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