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Leur dortoir n’a pas de salle de bains: des ouvriers bangladais de l’Est contraints de faire leur toilette en plein air

Des ouvriers bangladais privés de salle de bains à Flacq.
Des ouvriers étrangers, issus du Bangladesh, se lavent – en cette période de jeûne musulman — à l’aide d’un tuyau d’arrosage dans l’enceinte d’une usine de l’Est. Alertée, la Special Expatriate Unit du ministère du Travail envisage une descente des lieux. Les problèmes que rencontrent les ouvriers étrangers, notamment des Bangladais, ne cessent de défrayer la chronique. Ce sont les citoyens issus du Bangladesh qui ont bénéficié du plus grand nombre de permis de travail depuis 2010.

Nombre de permis accordés depuis 2010 (document déposé à l’Assemblée nationale)

[lptw_table id="34215" style="material-purple"] Il y a trois semaines, le Défi Quotidien faisait état du cas des travailleurs de La Tour Koenig qui n’avait pas encore reçu leurs salaires depuis trois mois. Le cas rapporté à notre rédaction, aujourd’hui, est celui de 115 ouvriers bangladeshis qui sont contraints (en ce mois de ramadan) à faire leur toilette et à prendre leurs bains dans la cour d’une usine de l’Est. Un habitant de la région était à l’antenne d’Xplik ou K mercredi dernier. « Je suis révolté par le sort réservé à ces ouvriers qui ont quitté leur pays et leur famille pour gagner leur vie chez nous, et contribuer à notre développement », argue ce père de famille. « Depuis trois ans, raconte-t-il, je vois ces ouvriers qui doivent prendre leurs bains dans la cour de l’usine. Aucune salle de bains n’a été mise à leur disposition dans cette dure période hivernale. » Notre interlocuteur se dit peiné et révolté par un traitement inhumain qui est réservé à ces ouvriers étrangers. « Le pire, dit-il, c’est que tous les matins, les ouvrières sont contraintes de traverser au milieu de ces ouvriers bangladais pour gagner l’usine.Elles sont contraintes à ce spectacle des ouvriers, à demi nus, qui attendent leur tour pour se laver. C’est très embarrassant et humiliant. Ma femme travaille dans cette usine. Tous les matins, elle doit supporter ce triste spectacle. Est-il normal, en cette période hivernale, d’imposer à ces ouvriers étrangers de se laver à l’eau froide », s’interroge ce père de famille. Pourtant, ajoute notre interlocuteur, l’usine a bien prévu l’aménagement d’un dortoir dans l’enceinte de l’usine. Il se trouve cependant que ce dortoir est dépourvu de salle de bains. Pire : ce dortoir comporte deux toilettes pour 115 employés. Ce qui explique pourquoi ces travailleurs immigrés se lavent dans l’enceinte de l’usine, à l’aide d’un tuyau d’arrosage, au mépris des règles d’hygiène les plus élémentaires. Sollicité pour un commentaire, Jaynarain Mathura annonce une descente des lieux par des officiers de la Special Expatriate Unit. Le directeur par intérim au ministère du Travail annonce également des sanctions contre l’employeur s’il ne respecte pas les conditions imposées par le ministère de tutelle. « En cas de manquement, une mise en demeure lui sera servie. L’employeur dispose d’un délai de 14 jours pour revoir ces conditions. En principe, nous agissons très vite dans le cas des ouvriers étrangers. Nous accordons une attention particulière à leur situation, car les conditions de leur hébergement sont prévues dans leur contrat de travail », indique le directeur par intérim. Jaynarain Mathura précise que la Special Expatriate Unit impose des conditions très strictes aux employeurs, quand il s’agit de l’embauche d’ouvriers immigrés. « Ces derniers sont suivis par l’Occupational Safety and Health Unit, en cas de problème de santé et de sécurité. Cette unité travaille de concert avec le ministère de la Santé ».
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