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Le chemin de l’or blanc sur Téléplus  ce samedi : la voie maritime, la brèche exploitée par les trafiquants

« Le chemin de l’or blanc », une production du Défi Media Group, est disponible dès ce samedi 4 février 2023 sur le site Web defimedia.info et sur la page Facebook de defimedia.info. Il s’agit d’un reportage grand format qui décortique l’univers de la drogue et son acheminement jusqu’à l’île à travers une route très prisée par les trafiquants : la voie maritime.

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La route de la drogue. Pour bien la comprendre, TéléPlus a survolé les côtes de Maurice, lesquelles sont très prisées par les trafiquants. Ils y voient une brèche leur permettant de faire entrer et sortir leurs cargaisons ni vus, ni connus. C’est peut-être d’ailleurs pour cette raison que la voie maritime reste très prisée par les convoyeurs de stupéfiants et d’autres formes de drogue.

Dans ce reportage grand format qui sera diffusé dès ce samedi, l’impact de la drogue et le quotidien des toxicomanes sont décortiqués. TéléPlus est revenu avec des images inédites filmées en mer sur un trafic présumé. Si la voie maritime est autant privilégiée, c’est aussi à cause de la quasi-absence des opérations « crackdown » en mer par les garde-côtes et la brigade antidrogue.

Le démantèlement des gros réseaux de drogue et des transporteurs de zamal (cannabis réunionnais ; NdlR) a démontré comment les trafiquants ont fait de notre voie maritime leur route d’accès. Les opiacés sont acheminés depuis le Croissant d’or (Pakistan, Iran et Afghanistan ; NdlR) jusqu’à l’océan Indien.

Situé à côté de Madagascar considéré comme la plaque tournante du trafic de drogue dans la région, l’espace maritime de Maurice demeure prisé pour l’acheminement des cargaisons. Alors que les autorités locales s’évertuent à rehausser le niveau de surveillance avec l’aide des pays de la région, les trafiquants rivalisent d’ingéniosité pour ramener leurs marchandises sur l’île en utilisant diverses technologies, dont les téléphones satellitaires.

Un trafic bien rodé qui approvisionne Maurice, lequel n’est jamais à court de drogues. Certains faubourgs de la capitale sont considérés comme des « one-stop shops ». Seringues, papier à rouler et même des bouchons y sont vendus.

Le quotidien de Faizal, 63 ans, toxicomane depuis 30 ans 

Du haut de ses 63 ans, Faizal, qui est toxicomane depuis 30 ans. « Monn pran l’opium. Li fer razeni. Vinn pli zenn ek sa. Li pli bon ki ‘brown sugar’. Monn ousi pran konprime Madam Claude ek Mandrax. Pena sa bann ladrog la aster. » Le Portlouisien explique avoir vu beaucoup de personnes devenir accrocs à la drogue rien qu’après un essai. « Koumansman li mari bon. Me ale ale boukou rant dan yen ar sa. » De nombreux toxicomanes, poursuit-il, dépensent au minimum Rs 1 500 à Rs 2 000 par jour pour se procurer leurs doses de stupéfiants. « Bizin trase, travay ek kokin », dit-il.

Nisha accro à l’héroïne : « Mwa mo droge Rs 500 gramatin, Rs 500 tanto »

Dans le reportage « Le chemin de l’or blanc », Nisha témoigne de son quotidien de toxicomane. La jeune femme a accepté de se faire filmer en train de s’injecter de l’héroïne dans les veines. Cette employée d’un centre d’appels explique qu’elle doit aujourd’hui dépenser Rs 1 000 par jour en raison de sa dépendance à cette drogue. Le prix a constamment augmenté ces dernières années, souligne-t-elle. « Mwa mo droge Rs 500 gramatin, Rs 500 tanto. Mo gagn de demi kar mo korek. » L’héroïne lui permet de s’évader, confie-t-elle. « Mo defoul mwa, mo liber mwa, tou mo stress evapore. » Mais il lui faudra bientôt une autre dose pour ne pas subir les affres du manque.

Franklin se dévoile 

Le « coming out » de Jean Hubert Celerine, alias Franklin, dans le reportage « Le chemin de l’or blanc » vient mettre en lumière un personnage connu comme « le roi de l’Ouest ». Pointé du doigt sur les réseaux sociaux fin décembre dernier, l’homme d’affaires a été inquiété par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) à plusieurs reprises. Cependant, il n’a jamais été condamné pour trafic de drogue à Maurice, ce qui lui permet d’affirmer haut et fort qu’il n’est pas un trafiquant de drogue.

La justice réunionnaise n’est pas du même avis. Le 27 septembre 2019, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a condamné Jean Hubert Celerine à sept ans de prison dans un jugement prononcé en son absence. Franklin est accusé d’avoir, entre 2017 et le 30 avril 2018, facilité un trafic de « zamal » entre La Réunion et Maurice. Il aurait fourni des moyens logistiques pour l’exportation de cannabis réunionnais vers notre pays. Également jugé par contumace dans cette affaire, le skipper mauricien Jérémy Désiré Décidé (alias Nono), considéré comme le complice de Franklin, a écopé de la même peine. Le 2 juillet 2021, la Cour d’appel de Saint-Denis a émis une commission rogatoire internationale demandant l’arrestation de Jean Hubert Celerine.

À la tête d’au moins trois entreprises, dans les domaines de la restauration, de l’élevage de bétail et de la location de voitures, « le roi de l’Ouest » mène un train de vie qui ne laisse pas insensible. Dans son entretien au Défi Média Group dans le cadre du reportage, il raconte qu’il a multiplié les voyages d’affaires, à Madagascar, à Dubaï, en Chine, entre autres.

55 548 suspects arrêtés en 2022

Les chiffres officiels émanant du QG de l’Adsu démontrent que 55 548 individus, soupçonnés d’être impliqués dans le business de la drogue, ont été coffrés par les diverses unités opérant à travers l’île en 2022. Il faut noter l’ouverture de procès pour 652 toxicomanes (possession d’héroïne) - 627 hommes et 19 femmes. 527 suspects ont été arrêtés pour trafic de drogue. 38 femmes été épinglées pour trafic d’héroïne.
 

Différends entre la PHQ Special Striking Team et l’Adsu

Anil Kumar Dip : « Il n’y a pas aucune rivalité au sein de la police »

Le Commissaire de police Anil Kumar Dip est catégorique. Faisant taire les rumeurs d’une rivalité entre l’Adsu et la Police Head Quarters Special Striking Team (PHQ SST).

À la PHQ SST, on explique que c’est un combat commun pour toutes les unités. « Il n’y a aucune rivalité au sein de la police », affirme Anil Kumar Dip, le numéro 1 des Casernes centrales. « Mo gagn boukou linformasion. Ena dimounn ki pena konfians dan sertenn inite ek zot vinn ver mwa. Lerla mwa mo ‘channel’ sa ver ban inite ki mo zize adekwat », dit le CP.

Pour lui, la priorité est que le ‘Law & Order’ règne. « Le combat contre le trafic de drogue ne cesse d’évoluer. Il faut également assurer l’évolution de la manière des hommes qui sont au combat sur le terrain ».

Cependant, un constat entre les membres de ces deux unités ne laisse pas insensible. Les limiers de l’Adsu ne cachent pas leur incompréhension concernant le déploiement de la logistique accordée à l’équipe de Dip. « Zot gagn bel transpor, mwayen, kass, dronn, ek zot pa fer lanket », déplore-t-on. Cependant, on salue le combat contre le trafic de drogue. « Selma kan sezi ladrog nou kontan akoz nou pe amenn mem konba » soutient une source.  

Affaire Bruneau Laurette : la police vise le démantèlement d’un réseau

Plusieurs éléments recueillis grâce à l’examen des téléphones cellulaires de Bruneau Laurette font l’objet d’investigations poussées. La Major Crime Investigation Team (MCIT) s’attèle à établir que l’activiste était en relation avec des individus impliqués dans le trafic de drogue, avant son arrestation par la PHQ Special Striking Team le 4 novembre dernier et la saisie de 46 kilos de hashish dans le coffre de son véhicule, garé devant sa maison à Petit-Verger. 

Des informations portant sur d’autres cargaisons de drogue, que le réseau auquel appartiendrait Bruneau Laurette aurait en sa possession, sont examinées depuis quelque temps déjà. Une liste de potentiels membres et complices de ce réseau est en passe d’être finalisée par les enquêteurs. La police dresse également une « mapping data list » qui permettra de procéder à des descentes dans les jours qui viennent. Il s’agit des endroits qui auraient été utilisés par le réseau pour cacher des colis ou du matériel lié au trafic de stupéfiants.

Lors des débats au tribunal de Moka sur la demande de libération sous caution de Bruneau Laurette, le surintendant de police Krishna Kumar Rajaram avait expliqué que s’il était relâché, le suspect pourrait entrer en contact avec des « protagonistes potentiels » et compromettre des preuves, dont de la drogue qui pourrait être cachée ailleurs. Il avait ajouté que l’enquête n’était pas terminée et que la police mettait les bouchées doubles en vue d’arrêter les autres protagonistes. Le haut gradé avait également indiqué qu’un rapport sur le téléphone satellite saisi chez Bruneau Laurette avait été demandé au fabriquant de l’appareil, par l’intermédiaire d’Interpol.  

Au niveau de l’état-major de la force policière, on affirme que « l’enquête se déroule en toute impartialité » et que « toutes les pistes seront scrupuleusement analysées et exploitées ». « Il ne faut pas qu’il y ait la perception que la police protège quelqu’un ou règle ses comptes avec qui que ce soit », déclare un assistant surintendant (ASP) sous le couvert de l’anonymat. 

Allégations de Franklin contre Laurette : d’éventuels liens entre l’activiste et l’Adsu recherchés

La Major Crime Investigation Team (MCIT) se penche sur les allégations formulées par Jean-Hubert Celerine, alias Franklin, à l’encontre de Bruneau Laurette. Dans un entretien accordé à TéléPlus le samedi 14 janvier, Franklin avait déclaré que l’activiste lui aurait réclamé un versement mensuel de Rs 75 000 à Rs 100 000 en guise de « protection money », afin de ne pas être inquiété par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). « Bruneau Laurette m’avait dit qu’il disposait de bons contacts au sein de la brigade antidrogue », avait-il précisé.

Pour étayer ses dires, Jean-Hubert Celerine a remis à la MCIT des captures d’écran de textos échangés avec Bruneau Laurette. Ces éléments sont actuellement analysés par l’IT Unit. Pour les enquêteurs, la priorité est de savoir si l’activiste a été en communication avec des policiers, notamment des membres de l’Adsu dans les mois voire les années qui ont précédé son arrestation. Le contenu des téléphones cellulaires de Bruneau Laurette sera de nouveau examiné en ce sens. Au niveau de l’état-major de l’Adsu, on estime que la police doit s’intéresser au contenu complet des messages téléphoniques entre Franklin et Bruneau Laurette. « Il faut établir la communication complète entre les deux hommes et non s’arrêter à un ou deux messages. L’IT Unit doit également retracer les messages supprimés. Qui sait ? On pourrait avoir des éléments nouveaux dans l’affaire », indique-t-on. 

Allégation de trafic de drogue - Bruneau Laurette : « Sa ladrog-la pa pou mwa sa »

Appelé à la barre, le vendredi 3 février, dans le sillage des débats sur sa remise en liberté sous caution, Bruneau Laurette a maintenu son innocence. Selon lui, la drogue saisie dans le coffre de sa voiture, le 4 novembre 2022, ne lui appartient pas, elle a été plantée pour le piéger. Son témoignage se poursuivra le lundi 6 février 2023 devant le tribunal de Moka. 

« Ladrog-la pa pou mwa sa. Mone combatte ladrog tout long mo lavi », a lancé Bruneau Laurette. Il répondait aux questions de son avocat, Shakeel Mohamed. L’activiste est revenu sur son arrestation et la perquisition effectuée par des éléments de la Special Striking Team (SST) à son domicile à Petit-Verger, St-Pierre, le 4 novembre 2022. 

Bruneau Laurette a aussi fait mention de vidéos en circulation sur TikTok deux jours avant son arrestation. Selon ces vidéos, il serait un trafiquant de drogue et un haut gradé de la police serait son complice. Il dira avoir demandé que les téléphones des officiers de la SST soient saisis. Cela, après qu’il a fait des dénonciations à leur égard, le 29 octobre 2022, lors d’une manifestation. Bruneau Laurette a soutenu avoir déposé une plainte à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) sur le fait que la drogue a été plantée dans sa voiture. Il a aussi fait état d’anomalies notées quand la SST a débarqué chez lui : ses clés de voiture avaient été déplacées, son porte-monnaie avait disparu et sa voiture était déjà déverrouillée quand il est descendu dans le garage en compagnie des policiers. Cela alors qu’il l’avait verrouillée.  L’activiste a aussi déploré le fait que c’est 10 jours après son arrestation que la police a pris ses dépositions. 

Bruneau Laurette fait face à trois accusations provisoires devant le tribunal de Moka : possession de plus de 40 kilos de haschisch valant plus de Rs 200 M ; possession d’arme à feu et blanchiment d’argent. 

Joëlle D’Autriche, l’ex-épouse de Bruneau Laurette : « Un papa toujours présent pour ses enfants »

L’ex-femme de Bruneau Laurette, Marie Joëlle Geraldine D’Autriche, a été appelée à la barre le vendredi 3 février. Elle a été interrogée sur la relation qu’entretient son ex avec leur fille de 10 ans. Le couple a divorcé depuis plus de six ans. L’enseignante a indiqué que son ex est « un papa qui est tout le temps présent pour ses enfants. Il entretient une relation fusionnelle avec sa fille ». Son ex-épouse dit être convaincue de son innocence.

 

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