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Jayen Chellum : «Davantage de transparence dans la gestion de la STC» 

Jayen Chellum condamne la nouvelle hausse de prix des produits pétroliers. Le secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim) craint que cela ne débouche sur une grave crise sociale.

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Comment qualifiez-vous cette nouvelle hausse du prix de l’essence et du diesel ? 
C’est « enn ogmantasion dominer » voire de la provocation. Je crains fort qu’en faisant cela, le gouvernement soit en train de pousser à bout la population, car les prix des produits dans le commerce exploseront de nouveau. 

Qu’on le veuille ou non, la hausse de prix des carburants est un phénomène mondial. Rajiv Servansingh, a lui-même affirmé que la State Trading Corporation (STC), dont il est le directeur, perd Rs 350 à 400 millions à l’arrivée de chaque bateau. D’où cette nouvelle hausse de prix pour limiter les pertes. Votre avis sur la question ? 
Je pense que les autorités doivent jouer cartes sur table sur la situation financière de la STC. Nous avons dit à plusieurs reprises que cet organisme a réalisé des surplus qui ont été transférés, par le gouvernement, au Consolidated Fund. Ce qui a déstabilisé le Price Stabilization Account. D’après ce mécanisme, les prix doivent augmenter s’il y a une hausse sur le marché pétrolier ou baisser si les prix chutent. 

Il est fort probable que la STC accuse des pertes financières, mais comme je l’ai dit, il est impératif qu’il y ait de la transparence dans sa gestion financière. La logique veut qu’après avoir pris les réserves de la STC, le ministère des Finances lui apporte maintenant son soutien si elle est en difficulté. 

Peut-on dire que cette nouvelle hausse de prix des carburants est un effet combiné des séquelles de l’affaire Betamax, de la guerre en Ukraine et du transfert des réserves de la STC vers le Consolidated Fund ? 
Je pense surtout que ce sont les sanctions économiques imposées sur la Russie par les États-Unis et l’Union européenne qui font grimper les prix sur le marché pétrolier. Mais je crains fort que l’affaire Betamax et le fait que depuis 2015 les réserves de la STC soient transférées au Consolidated Fund pèsent lourd sur les finances de cette dernière. 

Pour moi, ce sont surtout les taxes et les contributions imposées sur les produits pétroliers qui gonflent considérablement les prix de l’essence et du diesel, sans oublier la dévaluation continue de la roupie qui pèsent lourd sur les consommateurs. 

Pensez-vous que le gouvernement a vraiment les moyens nécessaires pour faire face à la situation ? 
Je vous répondrais par l’affirmative. Il faut d’abord qu’il supprime les différentes contributions et qu’il réduise l’Excise Duty sur les produits pétroliers. Ce qui allégerait immédiatement les fardeaux des consommateurs. 

Appréhendez-vous une grave crise sociale ?
Je crains fort que la façon de faire du gouvernement pousse dans cette direction. Aujourd’hui, même la classe moyenne arrive difficilement à joindre les deux bouts. Comme l’a dit le leader de l’opposition, il se pourrait que le gouvernement augmente les prix des produits pétroliers pour les baisser à nouveau dans le prochain Budget, mais la population n’est pas dupe. 

Quelles seront les prochaines actions de l’Acim ? 
Nous envisageons la tenue d’un défilé le 28 mai prochain à Port-Louis. Nous étudions aussi d’autres moyens de protester contre ces hausses inacceptables des prix des produits pétroliers.

 

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