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Interdiction des sacs en plastique: le GM se donne les moyens

Le ministère de l’Environnement a décidé de ne pas céder aux pressions exercées de part et d’autre pour retarder la mise en vigueur de la loi contre l’utilisation abusive de sacs en plastique. L’Environnement a pris des mesures pour s’assurer que la mise en œuvre de la réglementation, qui entre en vigueur le 1er janvier, donne les résultats escomptés. Pour ce faire, des officiels des Collectivités locales ont été formés pour soutenir les ‘Enforcement Officers’ de la division PPC (Pollution, Prevention and Control) du ministère dans son action de contrôle sur le terrain. Des mesures supplémentaires ont aussi été prises pour rendre effective la décision du gouvernement de remplacer les sacs d’emballage traditionnels, communément appelés ‘sacs 50 sous’. Ainsi, le ministère de l’Environnement a amendé, le 5 décembre dernier, l’Environment Protection (Banning of Plastic Bags) Regulations afin d’inclure les sacs biodégradables et compostables dans la liste des sacs sujets à exemption, alors que le ministère des Finances a décidé de ne pas imposer de taxe sur les sacs biodégradables. En effet, seules la fabrication, l’importation et la distribution de certains types de sacs en plastique sont interdites. L’utilisation par les consommateurs des sacs déjà en circulation sera autorisée. En d’autres mots, ceux qui détiennent des sacs en plastique non-biodégradables chez eux pourront les utiliser autant de fois qu’ils le souhaitent sans être inquiétés. Toutefois, ils ne pourront en acheter d’autres, car la production de ce type de sacs sera interdite à partir du 1er janvier. Les commerçants qui disposent des stocks de ce type de sacs devront par conséquent s’en débarrasser en les revendant aux à des entreprises de recyclage. Les sacs frappés d’exemption, hormis ceux de nature biodégradable et compostable, sont au nombre de neuf. Il s’agit de sacs sans manche produits en rouleau qui ne pourront être utilisés que pour emballer de la viande, du poulet et de produits de mer (et non plus des fruits, des légumes ou du pain comme c’est le cas actuellement), les sacs-poubelles, les sacs à usage agricole, les sacs destinés à l’échantillonnage et aux analyses, les sacs servant à l’empaquetage de produits en prévente (par exemple. grains, riz, fruits secs et détergents etc), les sacs munis d’un scellé comme ceux utilisés par les passagers pour transporter des produits liquides et des aérosols à bord des avions, les sacs de type ‘pocket’ ne dépassant pas 300 centimètres carrés, les sacs transportés par les passagers rentrant au pays et les sacs produits à des fins d’exportation. Le ministère de l’Environnement veillera à ce que les sacs non-biodégradables, sujets à exemption, soient produits dans le strict respect des normes internationales, à savoir la norme ISO, l’ASTM (American Society for Testing Materials) et l’EN (European Committee for Normalisation). De plus, ces sacs devront porter ostensiblement le nom, les coordonnées du fabricant ainsi que la norme choisie pour la production. Le ministère se réserve toutefois le droit de faire analyser des échantillons de sacs, pris au hasard au frais des fabricants.  
   

Dommages collatéraux: 700 personnes sur le pavé dès janvier

L’abolition du sac en plastique ne sera pas sans conséquences. Avec son entrée en vigueur prévue le 1er janvier 2016, 700 personnes, employées dans la chaîne de production, se retrouveront au chômage. « Sans compter les 3 000 emplois indirects qui seront affectés si le gouvernement maintient sa décision d’ici la date butoir », laisse entendre Farad Aukin, porte-parle de la Plastic Products Manufacturers And Users Association. Cette association regroupe une quinzaine d’entreprises engagées dans la production de sacs en plastique à Maurice. Le porte-parole souligne la contribution de l’industrie du sac en plastique dans le développement économique et social du pays. «  Nous produisons des millions de sacs par an. Ils sont utilisés pour l’emballage par les PME, l’industrie du prêt-à-porter, les supermarchés, les marchands ambulants et divers services publics, entre autres », déclare Farad Aukin. Selon lui, il y aura une baisse de 30 % dans l’activité en raison de l’élimination des sacs ménagers à partir du 1er janvier 2016. La Plastic Products Manufacturers And Users Association craint que certains fabricants de sacs en plastique doivent mettre la clé sous le paillasson.
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