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Insultes au quotidien : la guerre des taximen est déclarée

C’est vers la fin du mois d’août que Veeshal, chauffeur de taxi travaillant pour un tour-opérateur de la capitale, avait frappé à la porte d’Xplik Ou K.

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Il s’indignait que l’hôtel ait refusé de lui laisser ses clients. Voilà que deux mois après, nous apprenons que les conflits entre chauffeurs de taxi ont empiré. Ils demandent donc à la Cour suprême de rendre un verdict sur leur sort dans les meilleurs délais.

Rakesh, originaire de Flacq, porte-parole d’un groupe de taximen de l’Est opérant pour un tour-opérateur, dénonce les bagarres et insultes quotidien devant les hôtels de l’Est. La raison : leurs véhicules sont immobilisés par d’autres taximen qui veulent les empêcher de récupérer leurs clients. « Pourtant, nous avons bien les bons (vouchers) appropriés pour effectuer notre tâche », argue-t-il. « La situation est « explosive », ajoute-t-il.

« Quand je vais devant les hôtels pour récupérer mes clients - qui sont référés par mon tour-opérateur - d’autres chauffeurs de taxi campent sur les lieux ! Ils restent en mode stand-by et nous bloquent l’accès. Impossible donc de récupérer nos clients », indique Rakesh.

« La dernière fois, ces chauffeurs-campeurs ont bloqué les voitures de plusieurs collègues. J’ai dû déposer une plainte au poste de police pour pouvoir récupérer ma voiture. Cette situation finit parfois par des insultes et des bagarres à l’entrée des hôtels et cela ne projette pas une bonne image de notre île . Les policiers ne réagissent pas contre ces
gens » proteste notre interlocuteur.

Une loi en préparation

Sollicité pour une réaction, Cyril Appajala, commissaire adjoint à la National Transport Authority (NTA), explique : « Je n’approuve pas le fait qu’un groupe de taximen bloque les opérations d’un autre groupe sur leur lieu de travail ! L’affaire n’est pas aussi simple. Cette question a été longuement débattue par les comités interministériels et le ministère du Tourisme. Les autorités se veulent à l’écoute des représentants des taximen. D’ailleurs, des réunions sont fréquemment organisées.

D’un autre côté, il y a des taximen qui ne travaillent pas pour des tour-opérateurs ne peuvent plus opérer, car la plupart des clients sont récupérés par des chauffeurs qui possèdent un bon (voucher) », dit-il. « Il est vrai que lorsqu’ils restent devant les hôtels indéfiniment, ils pénalisent ceux qui viennent avec leurs bons et cela cause une frustration quelque part. Laissons les analyses suivre leur cours, une loi équitable sur cette affaire sera adoptée bientôt. Je pense que la Cour suprême (qui doit se prononcer sur cette affaire de taximen d’hôtel et de tour-opérateurs – NdlR) viendra avec une solution. »

En espérant la fin de ces conflits, Cyril Appajala ajoute que la situation a dégénéré, car il est aussi difficile de reconnaître les véritables bons des faux. Chaque détenteur de permis, dit-il, « doit opérer dans une région spécifique et non à travers l’île » pour ne pas « piquer » les clients (potentiels) d’autrui.

Débat

Rakesh, lui, ne partage pas ce point de vue: « On vit une autre époque où la technologie change le mode de fonctionnement du métier. Beaucoup de touristes font leurs réservations (billet d’avion, chambre d’hôtel et transport en ligne), avant même de débarquer à Maurice. Nous devrons être capables de leur offrir le service qu’ils réclament. Sauf que certains ne s’adaptent pas à l’évolution. La NTA doit revoir les places qui ont été assignées aux détenteurs de permis devant les hôtels. »

La police attend

La rédaction a pris contact avec un officier de la Western Division de la Mauritius Police Force concernant la situation devant les hôtels. Elle a eu pour toute réponse que « la situation reste compliquée tant que la Cour suprême ne se prononce pas sur cette affaire. Les policiers et la NTA respectent les règlements, malheureusement, certains chauffeurs profitent de la situation pour semer la pagaille dans le secteur. »

 

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