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Fermeture des classes : les cours à distance ne font pas l’unanimité 

Des enfants qui suivent des cours à la maison.

Les portes des établissements scolaires sont restées fermées, encore une fois, le mardi 31 janvier. Décision du ministère de l’Éducation suivant un avis de la station météo. Cette situation est récurrente depuis la rentrée et des solutions sont réclamées.

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Veille de fortes pluies, avis de fortes pluies et avis de pluie torrentielle. Autant de raisons qui font que le ministère de l’Éducation demande que les établissements scolaires restent fermés. La grande rentrée scolaire, le 10 janvier, avait été repoussée au lendemain en raison d’un avis de fortes pluies. Il y a eu, au total, six jours de congé à cause de la pluie : les 10, 19, 20, 25, 27 et 31 janvier.

Durant ces journées, certains enseignants ont proposé des classes en ligne. C’était surtout ceux qui préparent les élèves pour des examens nationaux et internationaux. Ils suivent le programme pour ne pas perturber les classes. 

Les cours pour les élèves des Grades 7 à 9 sont disponibles à travers le Student Support Programme. Il y a eu environ 6 500 visites du 17 au 31 janvier. Les élèves des Grades 10 à 13 suivent des cours en ligne avec leurs enseignants.

Pour Salim, un enseignant de mathématiques dans un collège public de la capitale, cette situation n’est pas facile à gérer. « Tous les élèves ne sont pas connectés lorsque nous animons la classe en ligne. Certains n’ont même pas de connexion Internet, d’autres ne sont pas intéressés. Il nous est ainsi difficile de garder le rythme. Beaucoup d’élèves préfèrent les classes en présentiel. »

Ashwin, père d’un adolescent de 17 ans, regrette que son fils n’aime pas suivre les cours en ligne. « J’ai pas mal de soucis avec mon enfant. Il me dit que cela ne sert à rien de suivre les cours en ligne, parce que les enseignants refont les cours lorsque les classes reprennent normalement… »

Élèves pas connectés

Le travailleur social Edley Maurer, du Service d’accompagnement, de formation, d’insertion et de réhabilitation de l’enfant (SAFIRE), qui s’occupe des enfants de rues, regrette qu’il n’y ait pas beaucoup de parents qui se soucient de l’enseignement dispensé à leurs enfants. « Des enfants préfèrent rester dans les rues, jouer sous la pluie que regarder les programmes éducatifs à la télé. D’autres n’ont même pas de connexion Internet. C’est malheureux que les décisions prises en ce moment ne soient pas pour tous les enfants. »

Les familles qui figurent dans le Social Register of Mauritius et qui ont un enfant qui est scolarisé bénéficient d’une aide. Un programme pour les élèves en difficulté serait en cours d’élaboration. Edley Maurer propose, lui, que les autorités mettent les centres communautaires à la disposition des enfants qui ont du mal à suivre les classes. « Dans toutes les régions, il existe des centres communautaires. Ce serait bien que des enseignants volontaires donnent des cours aux enfants dans le besoin. Il faut s’occuper de tous les enfants de la même façon », plaide-t-il.

Cours sur les chaînes de la MBC

Le ministère de l’Éducation a relancé les cours sur les chaînes de la Mauritius Broadcasting Corporation. Sur la chaîne MBC 3, les programmes sont pour les élèves du préscolaire, des Grades 1, 2, 4, 5, 6, 7 et ceux des Special Education Needs Schools. Sur la Bhojpuri Channel, ils sont destinés à ceux des Grades 3, 8 et 9. Les cours sont disponibles de 8 heures à 15 heures.

La garde des enfants, casse-tête des parents

La fermeture des écoles provoque pas mal de commentaires sur les réseaux sociaux. Des mères de famille se demandent notamment où déposer leurs enfants. 

« C’est un stress le matin. Il faut attendre le bulletin du matin pour savoir s’il y a école. Et lorsque les écoles sont fermées, je ne sais pas où laisser mon enfant de 7 ans, parce que je dois travailler », fait observer Sureka.

Christine abonde dans le même sens. Avec son mari, le couple reste à la maison à tour de rôle pour être avec les enfants.  

Faut-il revoir le calendrier scolaire ?

À cause de la période des pluies, certains parents souhaitent que le calendrier scolaire soit revu. C’est notamment le cas de la présidente de la Parent Teacher Association du collège Medco Bhujoharry de La Tour Kœnig, Ketchia Victorine. « Il faut que le calendrier soit étendu jusqu’au mois de décembre, puisque la période des grosses pluies est durant les mois de janvier et février », dit-elle. 

Edley Maurer estime qu’il est inutile que l’année scolaire prenne fin en octobre ou en novembre. 

« Nous avons une période pluvieuse et cyclonique au début de l’année. Ce serait mieux de commencer le calendrier scolaire après et de le terminer vers le 20 décembre », propose-t-il. 

Pour sa part, le président de la Government Teachers’ Union, Vishal Baujeet, avance que l’éventualité de prolonger le calendrier scolaire n’est pas d’actualité à ce stade. Il explique qu’il y a des cours à la télévision et que les instituteurs font de leur mieux lorsque les enfants reviennent à l’école. 

« Au Royal College Curepipe, toutes les dispositions sont prises par le recteur et les enseignants pour que les élèves puissent suivre leurs classes en ligne malgré le temps pluvieux. Ce qui se fait naturellement, parce que c’est un travail d’équipe », renchérit Heman Halkaree, président de la Parent Teacher Association du collège.

 

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