People

Entrepreneuriat - Menuiserie : Nirvesh Beesony, la créativité au bout des bois

Nirvesh Beesony Un jeune entrepreneur qui a trouvé un marché niche.

Diplômé en comptabilité et créatif dans l’âme. C’est ainsi qu’on peut résumer ce jeune entrepreneur, natif de Goodlands. Par un heureux concours de circonstances, il est retombé dans le business familial, celui de la menuiserie, se spécialisant dans la fabrication de niches et clapiers sur mesure à partir du bois de palette.

Publicité

Mi-octobre. La chienne a mis bas. Une portée de neuf chiots. La mère de Nirvesh Beesony lui demande d’agencer une niche temporaire pour abriter les petits, dans un coin de la terrasse, le temps qu’ils grandissent et soient adoptés le  moment venu. Les matières premières pour cette niche sont des parpaings et de la tôle. En somme, un travail vite fait, bien fait, mais le produit final sera tout autre.

« Dans la ruelle où j’habite, j’ai vu une palette abandonnée que j’ai ramenée à la maison. À partir de ce bois, j’ai fabriqué une niche », raconte-t-il. « La menuiserie a été la source de revenus pour la famille. Même si mon père s’est reconverti dans la construction, il a conservé son atelier et ses équipements. Enfant, je l’aidais. Donc, la menuiserie, je m’y connais ».

Le jeune homme de 23 ans raconte qu’il a conçu la niche avec soin. La rugosité du bois de palette laisse la place à un produit raffiné à coups de rabots, de polisseur, de papier abrasif et de vernis. La niche est tellement bien faite que la chienne et ses chiots ne pourront en profiter… Agissant sur les recommandations d’un ami, il charge les images sur Facebook, dans un groupe dédié aux ventes en ligne. Il obtient 250 likes et cinq commandes fermes. La première niche est adjugée…

« Je me suis rendu compte que les Mauriciens consacrent beaucoup d’attention et de temps à leurs animaux de compagnie. Ils sont en quête de niches ayant un look. Et mon produit, conçu comme un chalet miniature, répond à cette demande », fait ressortir Nirvesh Beesony. « Vu que novembre et décembre sont synonymes de vacances, je me suis mis à l’ouvrage afin de me faire de l’argent de poche pour la période des Fêtes. En 45 jours, j’ai eu 20 commandes. J’ai diversifié l’offre en fabricant des cadres pour miroirs, des clapiers et des porte-clés ».

Ce retour au bois dans la famille Beesony est surprenant à plus d’un titre. Parce que Nirvesh, benjamin d’une fratrie de trois enfants, est détenteur d’une licence en comptabilité et finances de l’Université de Technologie. Il entreprend des études pour devenir comptable agréé. La prochaine étape académique sera une maîtrise en gestion de risques.

« Mon père n’a pas aimé le fait que je m’engage dans ce business, arguant qu’il a beaucoup investi dans mes études et sachant à quel point j’ai bossé dur pour réussir mes examens », souligne-t-il. « Mais je préfère m’installer à mon propre compte, opérer dans un créneau que je connais et où je me sens à l’aise au lieu d’être un simple employé ailleurs. En même temps, je mettrai en pratique ce que j’ai appris sur les bancs de l’université ».

Dans les court et moyen termes, il compte enregistrer son business auprès des autorités et ouvrir une boutique pour y proposer ses créations. Ce nouveau volet de son plan d’affaires viendra au moment où il aura économisé suffisamment d’argent pour le lancement, après avoir bâti un réseau de clients et une renommée. En attendant, il dit poursuivre sa campagne de marketing sur Facebook et compte créer son site web dans les jours à venir.

Son père, désormais à la retraite, est de retour dans l’atelier de menuiserie. De nouveaux équipements, plus modernes, y ont été installés. En face, la compétition pointe le bout du nez. Il sera question de jouer sur le prix, la qualité et la flexibilité de l’offre pour une clientèle à la recherche du meilleur pour leurs animaux.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !