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En cas d’incendie et d’incident: moyens limités pour les gratte-ciel

Des camions-citernes avec des échelles pouvant atteindre le 3e étage d’un bâtiment, des canons à eau pour circonscrire des incendies de l’extérieur jusqu’au 5e étage et des équipements pour une descente en rappel. Tels sont les moyens dont dispose le Mauritius Fire Services & Rescue pour opérer… Est-ce suffisant pour des opérations concernant des gratte-ciel ? Nos casernes des pompiers sont-elles suffisamment équipées en cas d’incendie ou d’incident concernant des gratte-ciel ? C’est la question qu’on se pose après l’intervention de la force policière pour libérer les trois employés d’Alpha Cleaning, restés suspendus au 12ème étage du batiment 1 Cyber City à Ebène, mardi. Or, la direction du Mauritius Fire Services & Rescue affirme disposer de suffisamment de moyens pour des opérations de secours dans des gratte-ciel.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8193","attributes":{"class":"media-image wp-image-15316","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"225","alt":"Incendie"}}]] Le service des pompes essaie de voir plus loin…

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/div> Ce service de secours ne dispose, cependant, que de véhicules dotés d’échelles pouvant atteindre trois étages seulement ou de lances à incendie allant jusqu’au cinquième étage d’un bâtiment. Pour des interventions à des étages supérieurs, la direction du service de pompe à incendie dit pouvoir le faire à travers des cordes et des baudriers. « Pour des interventions en hauteur, le service s’est doté d’une unité spéciale, la High Angle Rescue Team (HART), qui utilise des cordes pour effectuer des opérations de secours. Nous nous sommes rendu compte de l’importance de cette unité lorsque nous avons eu à faire face à la limitation de l’utilisation d’échelles », indique Louis Pallen, Chief Fire Officer de la Mauritius Fire & Rescue Team. Dans certaines circonstances, dit-il, « on ne peut accéder à l’endroit souhaité, par manque d’espace pour déployer l’échelle ou alors parce que les conditions climatiques ne sont pas favorables car le vent souffle trop ; ce qui rend dangereuse l’utilisation des échelles ». Shamad Allymeeah, Responsable de la Gestion des Equipements et de la Formation à la HART, abonde dans le même sens.

En mesure d’intervenir

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8194","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-15317","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Incendie"}}]] … en termes d’équipements et de formation.

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Il affirme que son équipe peut assurer quasiment tous les types d’opération de secours. « Que ce soit lors d’une inondation ou d’un incendie, nous sommes en mesure d’intervenir. Même lorsqu’il faut transporter de façon sécurisée un malade se trouvant à n’importe quel étage , nous pouvons le descendre avec un minimum de secousses. Ce qui ne serait pas été le cas si nous prenions les escaliers. De plus, nous disposons de tous les équipements nécessaires pour mener à bien nos opérations de secours », dit-il. Shamad Allymeeah se défend néanmoins d’être resté les bras croisés lors de l’opération de secours à Ebène. « Nous sommes arrivés quasiment au même moment que les membres du GIPM. Ils ont pris les devants car ils disposaient de plus d’hommes que nous. Nous avons conjugué nos efforts pour secourir les trois employés d’Alpha Cleaning. Mon équipe leur a fourni les équipements et l’assistance technique dont ils avaient besoin. Ensuite l’hélico est arrivé et les trois hommes ont finalement été hélitreuillés », explique-t-il.  
   

Équipements: ce dont disposent nos casernes

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8195","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-15318","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"473","alt":"HART"}}]]Les ‘Water Tender’ sont des camions-citernes munis d’une lance à eau permettant aux sapeurs-pompiers d’intervenir de l’extérieur d’un bâtiment (defensive fighting) lors d’un incendie. Dans des conditions très favorables et avec une pression d’eau de 10 bars, la lance peut projeter un jet d’eau jusqu’au quatrième ou cinquième étage. Les sapeurs-pompiers disposent également d’échelles de 13,5 mètres qui leur permettent de combattre le feu à hauteur du troisième étage d’un bâtiment.

HART: des interventions en hauteur dans ses cordes

C’est une unité spécialisée au sein de la Fire & Rescue Services qui intervient dans des situations de sauvetage et d’incendie en hauteur, aussi bien qu’en profondeur (below grade) à l’aide de cordes. Créée en 2013, la High Angle Rescue Team (HART) dispose de dix hommes qui ont bénéficié d’une formation poussée dans ce domaine et des équipements d’un montant de Rs 1,5 million. Grâce à des cordes de 12 mm (variant entre 30 et 100 mètres) et des équipements (10 « full body harnest », mousquetons, perceuse, multipod, descendeur autobloqueur, poulie « rescue », poulie en tandem, poulie juxtaposée, triangle d’évacuation, baudrier etc), la HART peut effectuer des interventions à n’importe quelle hauteur. « Nous sommes en mesure, si nécessaire, d’ajouter plusieurs cordes et de nous déplacer malgré les nœuds. Ce qui fait que la hauteur n’a pas de limite », affirme Shamad Allymeeah. [row custom_class=""][/row]
   

Ce qui manque

Même si l’équipe de la HART affirme avoir tous les équipements nécessaires pour mener à bien leurs opérations de sauvetage, Shamad Allymeeah concède toutefois que certains équipements du type ‘Casualty Care Management’ manquent toujours. « Une requête a été faite en ce sens au Chief Fire Officer, Louis Pallen », dit-il. Le kit de ‘Casualty Care Management’ consiste, entre autres, de :
  • civière spécialisée en montagne ;
  • civière spécialisée pour des espaces restreintes ;
  • civière spécialisée en milieu périlleux ;
  • civière spécialisée en milieu aquatique ;
  • moniteur cardiaque ;
  • équipement d’oxygénation et
  • des « splints » pour immobiliser des personnes souffrant de fracture de vertèbre ou d’autres parties du corps.

Les sapeurs-pompiers dans le feu de l’action

Intervenant à l’intérieur du bâtiment en feu, les sapeurs-pompiers sont équipés d’une lance d’incendie branchée à un ‘riser’, un conduit qui achemine l’eau vers chaque étage. « Même si le nombre d’étages importe peu, ce moyen comporte néanmoins de nombreux désavantages. Nos hommes doivent faire face au ‘raging fire’, à l’obscurité, à la chaleur, aux débris et à la fumée toxique. Ils doivent donc être équipés de masque et de bouteille à oxygène. Nos sapeurs-pompiers sont non seulement ralentis dans leurs mouvements, mais s’épuisent aussi plus vite. Sans compter qu’il y a des risques d’écroulement du plafond à tout moment », indique Shamad Allymeeah. Notre interlocuteur souligne aussi l’importance de recruter du personnel pour, notamment, assurer un système de shift, mais aussi pour pouvoir mobiliser une équipe d’intervention en urgence.
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Qu’en est-il de la Turntable Ladder clouée à Coromandel ?

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8196","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-15319","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Turntable Ladder"}}]]Le Mauritius Fire Services & Rescue dispose d’une Turntable ladder (TTL) depuis 2013. Ce camion-citerne est muni d’une échelle pivotante automatique d’une longueur de 32 mètres, mais avec un ‘effective height’ de 28 à 30 mètres, soit l’équivalent de 10 étages. Acquis par l’État au coût de Rs 35 millions, ce camion est toutefois immobilisé à la caserne de Coromandel depuis plus d’un an, n’ayant pas reçu la certification nécessaire de la compagnie constructrice allemande (Metz Rosenbauer) pour opérer. « Il y a actuellement un conflit, de nature légale, sur l’interprétation du contrat qui nous oppose au constructeur. Cette affaire est traitée au plus haut niveau. Je ne souhaite pas en dire davantage pour le moment », indique Louis Pallen, Chief Fire Officer. Il est d’avis, cependant, que ce camion n’aurait pas été d’une grande aide dans l’incident survenu à Ébène. « La TTL est de 32 mètres en position verticale. En position inclinée, elle revient à environ 28 mètres seulement, atteignant le 9e ou le 10e étage. Or, les trois employés d’Alpha Cleaning se trouvaient au 12e étage », soutient-il. Louis Pallen assure que la TTL est un outil de support et non de première intervention. « La TTL est un équipement d’appoint qu’on n’utilise que si nécessaire. Même sans la TTL, nous sommes en mesure de mener à bien les opérations de sauvetage en hauteur et cela ne diminue en rien notre efficacité sur le terrain », martèle-t-il.
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