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Au cœur de l’info - Metro Express : l’heure du bilan

Das Mootanah, CEO de Metro Express Ltd, était sur le plateau de Radio Plus mardi.

Das Mootanah, Chief Executive Officer de Metro Express Ltd, est intervenu dans l’émission « Au cœur de l’info » le mardi 9 mai 2023. Il a parlé de l’accident mortel du 6 mai 2023 impliquant une rame de métro. Il s’est aussi appesanti sur les trois années d’opération de ce nouveau mode de transport. 

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Trois ans après le lancement de la phase 1 du Metro Express et après l’accident mortel du samedi 6 mai 2023 à Curepipe, l’heure était au bilan. L’émission « Au cœur de l’info » du mardi 9 mai, sur Radio Plus et TéléPlus, y était consacrée. Élodie Domun et Al Khizr Ramdin ont reçu sur le plateau le Chief Executive Officer (CEO) de Metro Express Ltd (MEL) Das Mootanah, la chargée de communication de MEL Béatrice Bauda, ainsi que la Project Manager de MEL Mariam Gujadhur. Alain Jeannot, président du National Road Safety Council, est intervenu par visioconférence. 

Accident 

Das Mootanah a indiqué que selon les premières constatations, la victime a traversé les rails juste devant le métro. « Le Train Captain a appliqué les freins et le klaxon. Je ne peux pas entrer plus en détail car une enquête est en cours. Toutes nos équipes ont collaboré avec les services d’urgence et la police. Le protocole a été suivi. La sécurité a été prise en compte dès la conception du projet. Puis une formation et un audit en sécurité ont été effectués par des experts singapouriens. Il est possible que la victime regardait le train qui allait en direction de Port-Louis et qu’elle n’a pas vu celui qui entrait en gare », a commenté le CEO. 

Interrogé sur les déflecteurs – dispositifs qui empêchent des objets ou des personnes de se retrouver sous le train –, il a indiqué qu’ils sont présents sur toutes les rames de MEL. « La victime n’est pas passée sous la rame. Elle s’est retrouvée coincée entre le train et le quai. Mais je ne peux pas commenter davantage cet accident car il y a une enquête de police en cours. Les déflecteurs n’ont pas été relevés et ils sont installés selon les normes internationales », a-t-il affirmé. Il dira plus tard que MEL fournit une assistance légale et psychologique au Train Captain impliqué dans l’accident. L’entreprise a payé sa caution. Il est « congédié » jusqu’à la fin de l’enquête. 

Sécurité 

Les usagers de la route et les piétons s’adaptent à la présence du Metro Express, selon Das Mootanah. Mais il concède qu’il reste du travail à faire. « Il y a des comportements dangereux, surtout aux carrefours. Nous travaillons avec la police, mais nous prévoyons d’autres mesures », a-t-il expliqué.  Il a souligné l’importance de conscientiser la population sur la sécurité, précisant que les passagers doivent prendre de nouvelles habitudes. « Le projet a fait l’objet de nombreuses vérifications par des experts internationaux. Nous avons pris des mesures de sécurité et nous continuons de le faire. » 

Critiques 

Les invités ont été confrontés à certaines critiques faites par des passagers et des employés de MEL. Une de ces plaintes concerne le temps d’ouverture des portes. Béatrice Bauda a indiqué qu’il est de 15 secondes en temps normal, mais qu’il passe de 30 secondes à une minute aux heures de pointe. Elle a souligné qu’il s’agit d’une norme internationale. « 15 secondes c’est ce qui se fait ailleurs dans le monde. Ici, à Maurice, c’est entre 30 secondes et une minute », a aussitôt rectifié Das Mootanah. 

Interrogé sur le manque d’éclairage aux aiguillages (système qui permet aux trains de changer de voie ; NdlR) relevé par des Train Captains, il a dit ne pas être courant. « Les aiguillages sont contrôlés par le centre de contrôle et les Train Captains ont les informations qui s’affichent sur leur tableau de bord. Ils doivent rouler doucement. »  

Mariam Gujadhur a répondu à une question sur l’impossibilité pour les véhicules d’urgence de dépasser les autres usagers sur la route qui longe la voie du métro à Quatre-Bornes. « Nous avons fait des exercices avec les services d’urgence. Il y a un protocole pour leur permettre de passer sur les voies dans des cas extrêmes. Cela se fait au niveau du centre d’opération où un policier est posté pour prendre les demandes des services d’urgence. »  

Train Captains 

Selon Das Mootanah, les Train Captains travaillent 45 heures par semaine. « Dans le secteur du transport c’est 40 heures par semaine, mais nous nous conformons à la loi du travail et à celle régissant le métro », a-t-il précisé. Il a balayé d’un revers de la main la rumeur selon laquelle les Train Captains doivent faire une entrée au poste de police à chaque fois qu’ils appliquent le freinage d’urgence. « Peut-être que dans un cas spécifique cela a été le cas, mais ce n’est pas dans le protocole », a-t-il soutenu. 

Alain Jeannot 

Selon Alain Jeannot, il y a eu une importante sensibilisation à la sécurité faite en amont du projet, puis lors de la phase d’implémentation. « Mais force est de constater que de nombreuses personnes ne connaissent pas ce mode de transport. Il faut faire de la sécurité routière, qui comprend désormais le métro léger, une culture et une réalité », a-t-il commenté. 

Rs 23,3 milliards 

C’est ce qu’a coûté le projet Metro Express jusque-là pour les 30 kilomètres, selon Das Mootanah. « Il a été réalisé en un temps record malgré la COVID-19 », a-t-il dit, précisant que 45 000 passagers prennent le métro chaque jour. Interrogé sur les pertes financières de MEL, Das Mootanah a répondu : « Il faut attendre la fin de l’implémentation et atteindre l’objectif des 65 000 passagers par jour avant de faire un véritable bilan. Il faut attendre qu’il soit totalement opérationnel avant qu’il ne soit rentable. » 

Il attribue les pertes de Rs 500 000 millions qu’il y a eu précédemment notamment au taux de change. « Il faut attendre le prochain bilan pour commenter les chiffres. » Il a annoncé un revenu de Rs 1,3 million par jour en tickets, sans compter d’autres rentrées d’argent, comme la publicité et les événements organisés au Recreational Park d’Ébène. « Nous travaillons avec la police sur des opérations de contrôle. Nous recrutons de nouveaux contrôleurs. Nous donnons des amendes de Rs 5 000 maximum. Nous estimons à 1 % le pourcentage de passagers qui fraudent. »

 

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