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Au Cœur de l’Info : le financement des partis politiques revient sur le tapis

Dev Sunnasy et Ashok Subron.

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a récemment annoncé au Parlement la préparation d’un projet de loi encadrant le financement des partis politiques. Jane Lutchmaya a abordé le sujet avec Ashok Subron de Rezistans ek Alternativ et Dev Sunnasy de Linion Pep Morisien, le mercredi 19 avril 2023, dans l’émission « Au Cœur de l’Info » sur Radio Plus et TéléPlus. Arvin Boolell, député travailliste, et Avinaash Munohur, politologue, sont intervenus au téléphone.

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Dev Sunnasy précise que Linion Pep Morisien est enregistré comme entreprise et que ses comptes seront bientôt publiés. « Il est important qu’il y ait de la transparence pour que les Mauriciens aient confiance. Nous attendons de voir ce que le Premier ministre apporte comme projet de loi. Je pense que le gouvernement va couper l’herbe sous les pieds aux autres partis. Au niveau de Linion Pep Morisien (LPM), ce sont les membres et des donateurs externes qui contribuent », explique Dev Sunnasy.

De son côté, Ashok Subron soutient que Rezistans ek Alternativ est contre le financement des partis politiques par les entreprises du secteur privé. Il ajoute que ce sont les membres qui contribuent et que ce financement est plafonné à Rs 25 000. « Quand nous avons levé des fonds pour aller au Conseil privé de la Reine, il nous manquait Rs 55 000. Nous avons eu un don de ce montant, mais comme il dépassait les Rs 25 000, nous l’avons rendu public », raconte-t-il.

Ashok Subron préconise que l’enregistrement des partis politiques auprès de la Commission électorale pour des élections soit valide jusqu’aux élections suivantes afin qu’ils aient une existence juridique. Il propose également une surveillance citoyenne. 

Dev Sunnasy demande un débat sur le financement des partis politiques. « Avant de venir avec un projet de loi, il faut un débat. Il faut aussi un consensus entre les partis politiques de l’opposition. Linion Pep Morisien accepte des dons limités du secteur privé, mais il y a une grosse différence entre Rs 10 millions et Rs 50 000. Nous préférons faire contribuer le peuple », explique-t-il.
Dans un message, le MSM a rappelé être le premier parti politique à avoir amené un projet de loi sur le financement des partis politiques en 2019. Le parti regrette que le vote n’ait pas abouti suite à un consensus avec l’opposition.

Avinaash Munohur estime qu’il est probable que le projet de loi est une réaction aux récentes polémiques. Il ajoute qu’il faut une participation des partis de l’opposition. Le politologue rappelle que les partis politiques sont actuellement enregistrés uniquement pour les élections. « Entre deux élections, ils n’ont pas d’existence juridique. Sans existence juridique, les partis politiques ne peuvent être audités. À Singapour, par exemple, ces partis sont audités chaque année », affirme-t-il. Avinaash Munohur ajoute que Maurice doit s’inspirer du modèle de Singapour qui interdit les donations de l’étranger et qui plafonne les contributions. « Il faut sortir de l’engrenage de la marchandisation des votes », lance le politologue. 

Urgence

Arvin Boolell souligne que le projet de loi est « urgent », car il faut des élections « free and fair ». Il demande des consultations avec l’opposition et la société civile. « Il faut une volonté de tous les partis d’afficher totalement toutes leurs ressources. Cette publication doit être obligatoire. Il y a un travail important à faire entre les élections. Cela doit se faire avec la population, la société civile et les partis politiques. Concernant l’enregistrement de ces derniers, il est important qu’il y ait une transparence », soutient le député travailliste. 

Arvin Boolell dit ne pas être contre le financement des partis politiques par l’État. Mais, selon lui, il faut en connaître les conditions et que cela se fasse en toute transparence. « Je suis d’accord sur le principe, mais il faut définir le mécanisme sans qu’il ne défavorise certains partis politiques », déclare le député travailliste. Il préconise enfin des sanctions sévères contre ceux qui « corrompent le système ». 

 

 

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