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Arrestation de Vimen Sabapati : la police démonte la thèse du «planting» de drogue

L’ex-entraîneur national de muay-thaï nie être impliqué dans un trafic de drogue.
  • Une vidéo en circulation montre une intervention sur le véhicule du suspect à son domicile.
  • Un traceur GPS placé sous le 4x4 le matin de l’opération, selon nos sources aux Casernes centrales.

Une vidéo circule sur les réseaux sociaux depuis l’arrestation de Vimen Sabapati par la PHQ Special Striking Team (SST) pour suspicion de trafic de drogue. L’ancien entraîneur national de muay-thaï a été interpellé mercredi à Port-Louis avec plus de 10 kg d’héroïne, d’une valeur marchande estimée à Rs 150 millions, dans un sac de sport posé sur un des sièges arrière de son véhicule, un 4x4 modèle Ford Ranger Raptor.   

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Sur les images en circulation, provenant visiblement d’un enregistrement de vidéosurveillance, on voit un individu s’approcher du tout-terrain de Vimen Sabapati, garé devant sa maison à Glenn-Park, Vacoas, et se baisser près de la portière arrière, sans l’ouvrir. Cette vidéo alimente les soupçons d’un « planting » de drogue. Dans le camp de Vimen Sabapati, son frère Ramen et certains internautes sont catégoriques : « Finn piez Vimen, planting ça ! » Au quartier général de la police, on balaie ces allégations d’un revers de main : « tro fasil e cheap », nous dit-on. 

Commentant les images, nos sources proches de l’enquête affirment que la voiture aperçue à côté du 4x4 de Vimen Sabapati est un véhicule de police effectuant un exercice de repérage. Elles avancent que le matin de l’opération, un traceur GPS a été placé sous la carrosserie du tout-terrain du suspect au cas où ce dernier prendrait la fuite. « Nous avions des informations fiables et confirmées concernant le fait qu’il était impliqué dans un trafic de drogue », nous confie un membre de la SST. 

Nos interlocuteurs expliquent que le Ford Ranger Raptor, équipé d’un moteur V6, est un tout-terrain puissant. Les véhicules de la police auraient ainsi pu avoir des difficultés dans l’éventualité d’une course-poursuite, d’où la décision d’installer un dispositif de suivi par géolocalisation. « Mazine sa 4x4-la roul lor montann, dan lafore ou dan karo kann, si li sove et li detrwir ladrog ek prev, pa ti pou gagn li ». 

Après son arrestation, Vimen Sabapati a soutenu, en présence des journalistes, qu’on avait manipulé sa voiture et que la scène avait été capturée par une caméra de surveillance. Les enquêteurs soulignent que les portières du 4x4 étaient verrouillées et qu’elles n’ont pas été forcées. Or c’est bien à l’intérieur du véhicule que le sac de sport contenant la drogue a été découvert. Sur la vidéo, on ne voit d’ailleurs à aucun moment la portière s’ouvrir.

Dans les couloirs de la SST, on dit de pas avoir de temps à perdre avec des « palab ». « Tou seki pe rod fer kwar la, be laverite pou konfirme kan pou gete zimaz Safe City Port-Louis kot finn aret li ek inn gagn ladrog dan so transpor », déclare un policier de l’unité qui a participé à l’interpellation de Vimen Sabapati. Il précise qu’à ce stade de l’enquête, tous les éléments de preuve ne peuvent être révélés. 

Ramen Sabapati, le frère du suspect : « Li ti pou al met kez ki pou piez li » 

Ramen Sabapati clame haut et fort l’innocence de son frère. « Li ti pou ale met kez ki pou piez li », dit-il au Défi Quotidien. Selon lui, Vimen Sabapati avait reçu des renseignements selon lesquels il allait être la cible d’une action visant à lui faire du tort. Pour Ramen, son frère a été piégé car les élections approchent et que sa proximité avec le leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, est connue. 

Shiva Coothen : « Aucun lien avec l’opération de l’arrestation de Vimen Sabapati » 

« Le vidéo-clip n’a aucun lien avec l’opération de l’arrestation de Vimen Sabapati », soutient l’inspecteur Shiva Coothen, responsable des relations publiques de la police. Il fait remarquer que la vidéo en circulation sur les réseaux sociaux montre des images devant le domicile du suspect à Vacoas, alors que l’ancien entraîneur national de muay-thaï a été interpellé dans la rue La Poudrière à Port-Louis. « Mo pann get video, me mo aprann enn video de kamera devan so lakaz inn filme enn loto arete kot so veikil. Me bizin panse so larestasion inn fer dan Port-Louis an plin zour », avance Shiva Coothen. Le porte-parole des Casernes centrales estime que l’argument du « planting » de drogue n’a aucun sens, en ajoutant que l’enquête policière éclaircira les zones d’ombre. « Si kiken panse finn ena kit tampering ou manipilasion de zot veikil bizin fer deklarasion lapolis. Si zot panse polisie inn tamper ar veikil-la, fer deklaration IPCC (Independent Police Complaints Commission, Ndlr) », conclut l’inspecteur Coothen.

Me Siddhartha Hawoldar : « Mon client est serein et prépare sa défense »

Vimen Sabapati, 39 ans, a comparu devant la justice ce jeudi, au lendemain de son arrestation. Une mise en accusation provisoire pour trafic de drogue a été prononcée à son encontre. À l’issue de l’audience, il a été reconduit en cellule policière. Le suspect a retenu les services des avocats Siddhartha Hawoldar, Neelkanth Dulloo et Shakeel Mohamed. « Mon client est serein. Il clame son innocence et prépare sa défense », a indiqué Me Siddhartha Hawoldar au micro de Radio Plus. Il précise que Vimen Sabapati entend collaborer pleinement avec la police. Selon Me Neelkanth Dulloo, l’interrogatoire débutera dans les jours qui viennent, après concertation entre les hommes de loi et les enquêteurs. L’avocat ajoute que d’ici là, il compte analyser le discours prononcé par le Premier ministre le 1er mai à Vacoas.  
Du côté de la SST, on indique que Vimen Sabapati n’émet pas d’objection pour fournir ses empreintes digitales et ADN, ni pour que la police examine les enregistrements des caméras de surveillance installées à son domicile. 

Précision du bureau du DPP

Le département de la communication du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) apporte une précision à la suite du texte paru dans l’édition du Défi Quotidien du 28 avril concernant le cas des étudiants du MITD suspendus de l’établissement. Le bureau du DPP fait savoir qu’il n’a pas encore reçu le dossier et qu’une décision sera prise quand celui-ci lui sera remis.  
 

 

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