Amputé après un hit and run : les rêves brisés de Jean Laval Ramalingum 

À 69 ans, c’était un homme rempli d’énergie avec des projets pleins la tête, mais un automobiliste négligent en a décidé autrement. Il l’a heurté de pleins fouets, n’a pas pris la peine de s’enquérir de son sort et a disparu dans la nature laissant Jean Laval et toute une famille anéantie.  

Assis son sur nouveau fauteuil roulant, Jean Laval Ramalingum regarde par la fenêtre d’un air pensif. Lorsque nous lui en parlons, il ne peut s'arrêter de nous parler de ses rêves, de ses projets, de sa maison qu’il regarde au loin, incomplète. Il explique que durant toute sa vie il a espéré avoir une maison qui soit sienne. Jusqu’à tout récemment, il en louait une mais vu son état actuel sa fille lui a cédé à son épouse et à lui, une chambre. 

C’est le 21 août dernier vers 7 heures 45 que la vie de Jean Laval a basculé. Retraité, ce maçon de profession, a toujours gardé sa bonne forme et sa bonne humeur. Ainsi, il n’hésitait pas à faire des petits travaux à gauche et à droite pour joindre les deux bouts et surtout investir dans du matériel de construction. Ce jour-là, il se rendait chez une personne qui n’habite pas trop loin pour faire un peu de nettoyage et comme d’habitude, il y a pris son vélo. Il marchait à côté du vélo lorsqu’un motocycliste l’a heurté de plein fouet. « Je ne rappelle pas grand-chose de ce jour. Je n’ai pas vu la personne et je ne me rappelle pas de sa moto. J’avais trop de douleur » explique-t-il. 

C’est un habitant de la région qui l’a conduit à l’hôpital. Sa fille Nancy, explique qu’il y est resté pendant un mois et demi. « Il a beaucoup souffert et c’est difficile pour toute la famille de le voir dans cet état. Il a eu le pied complètement écrasé. » Jean Laval ajoute que ça été bien dur pour lui d’accepter qu’il devra être amputé. « Les médecins m’ont dit qu’ils essaieraient de sauver mon pied mais finalement j’ai dû être amputé. Mon pied était plâtré et à chaque fois que je le posais à terre je souffrais beaucoup. »

Il se rappelle de ce jour où il s’est réveillé sans un pied. « J’étais effondré. Je me sentais incomplet. J’avais envie de hurler. Heureusement que mes proches étaient là autour de moi. Même s’ils essayaient de se montrer forts, je pouvais lire la tristesse sur leurs visages. » 

Jean Laval est resté à l’hôpital pendant un mois et demi. Une fois de retour chez sa fille, il a dû apprendre à vivre cette nouvelle vie. « Je suis une personne active, qui aime travailler, qui aime bouger, j’aime régulièrement visiter mes enfants et tout d’un coup je suis réduit à ce fauteuil ». Il est impatient que son pied soit prêt pour la prothèse pour qu’il puisse enfin se déplacer plus aisément. Entretemps c’est avec des béquilles qu’il essaie tant bien que mal de s’adapter. Heureusement qu’il peut compter sur l’aide de son épouse Anastasie et de ses proches « car seul cela aurait été encore plus dur ». 

« Où en est l’enquête de la police ? »

C’est la question que se posent les proches de Jean Laval. Sa fille Nancy explique qu’un policier est venu chez elle une fois et que son père n’allait pas bien et depuis aucune nouvelle. « On veut en savoir plus. Nous sommes dans le flou et c’est important que le responsable soit reconnu coupable de ses actes. » 

Quant à Jean Laval, il souhaiterait, surtout en cette période de fin d’année, faire un appel à la vigilance des automobilistes pour qu’ils fassent plus attention en route. « Un accident de la route arrive en une fraction de seconde et malheureusement ce n’est pas seulement le coupable qui en paie les frais. » 

Effectivement, en quelques secondes tout peut basculer. Aujourd’hui c’est la vie de Jean Laval et de ses proches qui est chamboulée à jamais et personne n’est à l’abri. C’est pour cette raison que nous devons tous faire attention. 

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Appel à témoins 

La famille lance un appel à témoin pour que toute personne qui connaîtrait l’identité du motocycliste impliqué dans l’accident du 21 août à 7 heures 45 à St Remy, Flacq, non loin de l’église, puisse le dénoncer à la police.  Toute information peut être donnée à la police de manière anonyme.  

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