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Alimentaire: ce que les commerçants touchent comme marge bénéficiaire

Avant qu’un produit ne se retrouve sur l’étal du marché ou dans les rayons d’un supermarché, il passe par toute une chaîne de distribution où son prix sera fixé. Dans ce processus, quelles marges les différents intermédiaires perçoivent-ils ? Voici, à titre indicatif, quelques éléments de réponse. C’est un secret de polichinelle ! Les importateurs, les distributeurs tout comme les commerçants sont avares de commentaire quand il s’agit de dévoiler les marges qu’ils prélèvent sur les produits de consommation. « En principe, les règlements relatifs à la vente des produits accordent aux grandes surfaces comme aux détaillants une marge de profit maximal de quelque 17 % de la valeur du produit proposé en vente. Aux termes de la TVA, il y a un certain nombre de produits de première nécessité dont le riz, la farine, l’huile, le sucre, le sel, les grains secs qui sont exemptés de cette taxe et qui laisse aux commerçants le soin de calculer leur profits dans la marge de 17 % », indique Suttyhudeo Tengur, président de l'Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC). Cependant, poursuit-il, pour des produits dits semi-luxe ou luxe, qui sont sujets à la TVA, les commerçants sont libres d’imposer un prix de vente en fonction de la demande ou de la compétition avec leurs adversaires. « De manière générale, les commerçants prennent 10 % à 15 % de marge sur les produits de base. Les marges sont, toutefois, plus élevées, pour les produits qui ne sont pas couramment achetés, soit à hauteur de 20 %. Cependant, avec la compétition qui devient de plus en plus forte, les marges sont, d’année en année, réduites à la baisse », nous indique un importateur/détaillant sous le couvert de l’anonymat. Mosadeq Sahebdin, le porte-parole de la Consumer Advocacy Platform (CAP), abonde dans le même sens. « Les commerçants affirment qu’il y a sur le marché de la grande distribution une concurrence féroce, d’où l’impossibilité de percevoir des marges exagérées. Certains commerçants se permettent même de vendre certains produits en dessous du prix coûtant car ils perçoivent des distributeurs des sommes importantes connues comme les marges arrières. Ces frais sont perçus pour occuper une place importante sur les rayons ou encore pour occuper de l’espace dans les congélateurs. Il faut souligner que la pratique de vendre en dessous du prix coûtant est illégale dans d’autres pays, », indique Mosadeq Sahebdin. Que faire en cas d’abus sur les marges ?« Dans un contexte de libéralisation, on ne peut s’attendre à contrôler les prix. S’il y a des abus, le consommateur toujours boycotter des surfaces de vente. Ce sont les consommateurs qui devraient exercer leur droit au choix en comparant les prix avant d’acheter », répond Mosadeq Sahebdin. Suttyhudeo Tengur y va également de son commentaire. «  Le ministre de la Protection des consommateurs envisage de présenter dans le courant de cette année un nouveau ‘Consumer Protection Bill’. Attendons voir ce que cela va donner en termes de protection des consommateurs. À notre niveau, nous avions demandé à plusieurs reprises au ministère d’entreprendre une étude sur la structure des prix des produits importés afin de mettre un terme à certains abus. En vain ! », conclut-il.  
   

Ces items qui font gonfler les prix

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/div> De l’importation à notre caddie, chaque intermédiaire prend une marge sur le produit que nous achetons. Si la marge permet à l’intermédiaire de couvrir ses coûts et de dégager un bénéfice, le produit voit, toutefois, son prix augmenter tout au long de la filière. « En sus de percevoir des profits, le commerçant doit encourir d’autres frais (overhead), tels que les frais d’électricité, les salaires des employés, les frais de maintenance et d’entretien et pour les grandes surfaces, des frais de la publicité », indique Mosadeq Sahebdin.

Qui sont les  intermédiaires ?

« Il y a un seul intermédiaire entre l’importateur et le détaillant. La plupart des importateurs assurent eux-mêmes la distribution de leurs produits, ce qui leur permet de réduire les coûts. Toutefois, les régions éloignées sont souvent desservies par des distributeurs privées qui achètent soit de l’importateur ou du distributeur pour ensuite approvisionner les boutiques. Ce qui entraîne des coûts additionnels qui sont répercutés sur les prix de ces produits », indique Mosadeq Sahebdin. Et Suttyhudeo Tengur d’ajouter : « dans la majorité de cas, les grandes surfaces ont leur propre centrale d’achats. Celles qui n’ont pas leur propre centrale, se regroupent à l’instar de WAY ou GSR pour s’approvisionner en produits importés. Dans un tel cas de figure, il n’y a presque pas d’intermédiaires locaux ».
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